Elle a présenté son premier JT sur France 3 Normandie. A la voir aussi à l'aise face à la caméra, on pourrait penser qu'elle n'en est pas à son coup d'essai... et pourtant. Layla Landry apprend encore son métier par le biais de l'apprentissage. Elle nous explique son parcours.
"Je suis ravie de mon parcours" annonce Layla Landry, qui terminera son apprentissage en journalisme au mois d'août. Elle aura ainsi passé deux ans à alterner les semaines de cours à l'école et les semaines de travail en situation réelle, au sein de la rédaction de France 3 Normandie à Caen.
Forcement je conseillerai cette voie. Je crois que j'ai dit à tous les stagiaires que j’ai croisés à France 3 Normandie "si tu passes les concours, fait l’apprentissage : c’est une très belle porte d’entrée dans ce métier". C’est un parcours que je recommande, ça c’est sûr ! Layla Landry
Comment devient-on apprentie journaliste ?
" J’ai obtenu un bac littéraire et une licence de lettres modernes, explique Layla Landry. J'ai pensé à différents métiers, de prof de français à orthophoniste... je suis passée par plein de choses et c’est un stage de troisième année de licence que j'ai effectué à France 3 Champagne-Ardenne qui m’a permis de découvrir le métier que j’avais envie de faire. J’ai assisté à ma première conférence de rédaction le matin et je me suis dit oui, (le journalisme) c’est un métier qui me plaît, c’est ça que je veux faire"La jeune étudiante passe alors les concours d'entrée des écoles de journalisme. Une fois reçue, elle intègre l’IPJ Paris Dauphine (l’institut pratique du journalisme) parce que cette école propose une formation en apprentissage, à laquelle elle postule dans la foulée.
" J’ai hésité" avoue Layla, "j’ai réussi mes concours et j’ai hésité à faire la formation à temps plein, un peu comme tout le monde". Ce qui a penché dans la balance, c'est la confrontation directe avec le travail réel et la possibilité d'acquérir des réflexes professionnels très vite. "Parce que journaliste, c’est un métier où il faut faire l’expérience du stress d’un journal ou d’une préparation d’un reportage. On est en condition réelle quand on est apprenti. Si on n’a pas fait notre travail, il n'y a pas de sujet dans le journal, ce qui arrive aussi dans un journal à l’école mais ça n’a pas les mêmes conséquences, ajoute-t-elle.
Bien sûr, l'étudiante n'a pas réalisé son premier reportage dès son arrivée mais l'évolution est souvent très rapide. L'apprentie fait vite partie de la rédaction et passe deux ans à faire des allers-retours entre son nouveau travail et son école. Elle suit 21 semaines de cours en première année, 15 semaines en seconde année, pour obtenir un diplôme de Master en journalisme. Le reste du temps, elle travaille sur le terrain.
Quand je parle de mon parcours, je me rends compte que les gens sont effectivement surpris que je sois apprentie journaliste et en fait j’ai l’impression qu’on devrait apprendre tous les métiers de cette façon.
L'apprentissage : apprendre en conditions réelles, tout en étant payé...
L'apprentie signe un contrat de travail à durée déterminée avec l'entreprise et bénéficie du suivi d'un tuteur, désigné au sein du média. Le tuteur, c'est un peu le trait d'union entre le côté scolaire et le monde de l'entreprise, l'apprentie peut lui poser des questions et demander des conseils.
Au fil du temps, l'apprentie réalise de plus en plus de tâches, jusqu'à produire des reportages diffusés dans le journal, comme n'importe quel autre journaliste. Elle touche à tout : intervention en direct dans le journal, chronique en plateau. Elle présente même un JT le 24 avril.
L'apprentie perçoit un salaire tout en apprenant son métier. Ce salaire est calculé selon un pourcentage du SMIC. A plus de 21 ans il représente 53% du SMIC la première année, puis 61% la seconde année.
"De façon très pragmatique, il y a aussi un avantage financier (à l'apprentissage) explique Layla, "je fais mes études sans me poser la question de l’argent. Je gagne ma vie, je paie un loyer, en fait je suis payée pour apprendre et ça c’est vraiment profitable."
Autre avantage financier de taille, l'apprentie journaliste n'a pas de frais de scolarité à verser à son école.