En cette période de fêtes de Noël, vous avez sans doute croisé une boutique éphémère, un concept qui se développe en France depuis quelques années. Une dizaine de points de vente existent à Caen, du simple espace dans une galerie marchande à la boutique ouverte pour une poignée de semaines.
A Caen, louer un chalet du marché de Noël représente un budget de 2000 euros pour 4 semaines. Cette ancienne boutique d'antiquaire quelques mètres plus loin était libre, plus cosy et moins chère pour Mathilde, créatrice de sacs en Normandie . Elle s'est installée pour les fêtes. D'habitude, elle vend ses créations sur son site web. "La boutique éphémère, pour moi, c'est idéal parce que je ne me vois pas toute l'année dans une boutique et ça permet quand même d'avoir un rendez-vous avec sa clientèle", explique Mathilde Le Gagneur, "la vente en ligne a beaucoup d'avantages mais il y a quand même l'inconvénient de ne pas sentir les matières".
Ces boutiques éphémères on les appelle aussi les pop up stores. Bastien en est à sa troisième, en moins d'un an. Une galerie commerciale de Caen
lui loue son espace 3000 euros pour 5 semaines. Pour lui, l'emplacement est idéal, il est situé en plein passage. "Je suis dévalisé tous le week-end" annonce-t-il.
La naissance des boutiques éphémères
Le phénomène est apparu au début des années 2000 aux Etats-Unis. Pour se faire connaître, de jeunes marques ouvraient des points de ventes pour une durée limitée. Une façon de se démarquer et aussi et surtout, une question de coût. A l'époque, ces marques louaient un lieu le week-end ou quelques jours et ouvraient leur "pop up store". En France, ces magasins éphémères ont mis plus de temps à s'imposer. Dans les villes moyennes, ils sont parfois une alternative aux pas-de-porte vacants et à la désertification des centre-villes.Dans les capitales, les grandes marques de luxe ont trouvé elles-aussi, un bel intêret à ouvrir une boutique temporaire. "Elle leur permet de rajeunir leur image, de tester de nouveaux lieux de vente, de nouvelles villes, de sortir des quartiers chics où elles sont implantées depuis longtemps", expliquait Gérald Cohen, publicitaire, à nos confrères du Point.
Les boutiques éphémères répondent à de multiples besoins et continueront sans doute pendant encore quelques années à apporter un renouveau dans nos centre-villes.
