Une tour iconique de 70 mètres, un grand opéra urbain, une exposition immersive... Caen (Calvados) vise des célébrations uniques pour ses milles ans d'existence. En 2025, la capitale normande entend bien se montrer rayonnante, innovante et résolument tournée vers l'avenir.
Dans un peu plus de deux ans et demi, fin mai 2025, Caen entamera les célébrations de son millénaire. Caen, ou plutôt Cathim comme le mentionne la première trace écrite recensée dans la Charte de l'abbaye de Fécamp en 1025, entend marquer le coup, enfoncer le clou de sa notoriété régionale, nationale et internationale. "Il ne faut pas que ce soit le rendez-vous d'une année, mais le projet d'un futur, martèle Joël Bruneau, maire de Caen, pas une commémoration, mais un investissement pour l'avenir", pour un budget oscillant entre 10 et 15 millions d'euros, "hors réalisations durables".
Il y aura des marqueurs visibles, durables, comme les Cascades, majestueuse tour de 70 mètres de haut, pour 18 étages dont le dernier offrira un panorama exceptionnel de la ville. Le design de ce bâtiment signal, imaginé comme "le 101e clocher de Caen", vient d'être dévoilé.
Après le CHU, voué à une destruction prochaine, et ses 85 m, il s'agira du plus haut édifice de la ville. Dans son projet, la mairie évoque aussi un ou plusieurs "totems, des créations censées valoriser l'aspect maritime et la richesse du patrimoine vert de Caen", détaille Gabin Maugard, conseiller municipal chargé de l'organisation du Millénaire. Ils seront créés par un sculpteur.
Nous souhaitons qu'il reste un patrimoine matériel durable, qu'au-delà de ces festivités du millénaire, un certain nombre d'éléments mis en exergue en 2025 se pérennisent
Joël Bruneau, maire de Caen
Les élus de Caen, mais aussi du département et de la Région regroupés en en GIE (groupement d'intérêt économique), entendent "vivre ensemble un moment historique", notamment dès l'entame des réjouissances prévue à la fin du mois de mai, pour "un week-end clé qui mobilisera le plus grand nombre", espère Joël Bruneau.
Un grand opéra urbain populaire
Côté événementiel justement, les festivités de ce millénaire s'articuleront en trois grandes étapes, au rythme des saisons. Le printemps sera donc consacré à l'inauguration des festivités, et à la mise en valeur historique de la ville, via une grande exposition immersive. Grâce aux technologies numériques, il sera possible de se plonger dans le passé de la Cité de Guillaume le Conquérant au fil des mille ans de son histoire.
Ensuite, un grand opéra urbain populaire animera l'été. Cette création artistique devra "mettre en valeur les talents locaux tout en faisant participer les jeunes caennais". Enfin, pour la dernière partie de l'année, Caen veut offrir l'opportunité aux artistes de valoriser la ville à travers son espace urbain. L'idée est de permettre aux habitants de se rassembler lors des habituels grands rendez-vous de fin d'année, tels que le Croq' festival et les Boréales.
D'ailleurs, plus largement, tous les évènements annuels habituels de Caen, comme Eclat(s) de rue ou le Salon Epoque prendront une teinte "millénaire". "Il faudra donner une nouvelle dimension aux évènements existants, mettre en avant nos atouts", appuie Gabin Maugard.
Ainsi que trouver les moyens pour faire briller la ville au niveau national et international. Dans cette optique, Caen ne perd pas de vue la possibilité d'attirer le Tour de France, qui ne s'y est plus arrêté depuis 2006. La mairie espère pouvoir présenter aux Caennais l'esquisse du programme à la fin de l'année 2023.