Colère nocturne dans les rues de Caen contre la réforme des retraites : "on a une impression d'écrasement"

Après le rejet des motions de censure à l'Assemblée nationale, plus de 200 personnes ont spontanément manifesté près de la préfecture du Calvados ce lundi 20 mars. Quelques poubelles ont été incendiées en fin de manifestation.

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En tête de cortège, des jeunes, le visage souvent dissimulé, entonnent des slogans anti-Macron. La manifestation parcourt les quelques centaines de mètres entre la place du théâtre de la préfecture où les CRS ont pris position. Peu de pancartes, peu de drapeaux à l'effigie des centrales syndicales : les manifestants sont venus pour la plupart en "simples citoyens". L'un d'eux explique : "On a vu ce que donnent les manif organisées par les syndicats, il faut passer à autre chose".

"La démocratie ne marche pas"

Devant cette préfecture qui symbolise la République, la colère est encore froide. Le rejet des motions de censure signifie que la réforme des retraites est adoptée. Un manifestant, la trentaine y voit surtout l'illustration de "la faillite du système. On nous a vendu beaucoup de démocratie et un parlement qui fonctionne. On nous explique qu'il y a eu 175 heures de débat. Au final, on vole deux ans de la vie des gens. C'est une hypocrisie".

Les manifestants et les forces de l'ordre se font face, dans le calme. Une jeune femme vide son sac : 

Il y a une impression d'écrasement. Aujourd'hui, la colère n'a plus de degré. La démocratie ne marche pas. Les institutions déconnent complètement et la parole du peuple n'est plus audible. On n'arrive même plus à s'exprimer autrement que comme ça.

Une manifestante à Caen le 20 mars 2023

Une autre manifestante abonde : "On est dans un rouleau compresseur. Il y a toutes les raisons de se révolter." Vers 21 heures, les manifestation se disperse peu à peu. Des poubelles prennent feu et une fumée âcre baigne quelques rues du centre-ville. Quelqu'un crie : "On n'a pas fini de pleurer. Ce n'est que le début".

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