La France, championne du Monde de football, sacrifierait-elle ses clubs amateurs ? A Caen le président du club de la Maladrerie tire la sonnette d'alarme : les clubs formateurs ont besoin d'argent pour survivre.
Un mois et demi après la victoire de l'équipe de France en Coupe du Monde, c'est l'heure de reprise pour les clubs amateurs. Les amateurs espèrent bien bénéficier eux aussi de la manne financière que représente un titre mondial. Ils forment les jeunes et futurs champions... et pourtant... quelques jours avant son tournoi de rentrée, le président du club de la Maladrerie tire la sonnette d'alarme.
Son club, comme beaucoup d'autres, a besoin d'argent et la Fédération en a récolté beaucoup avec le titre mondial. Il réclame donc un juste retour des choses :
Si on a pu voir de grands joueurs en équipe de France, c'est parce qu'ils ont été bien encadrés et on a besoin que çà continue
Thierry Deslandes, Président de la Maladrerie OS explique : "on a besoin de moyens et il faut aussi que le sport amateur et les clubs de football comme les nôtres, au niveau régional puissent avoir quelques retours des moyens et des millions qui ont été gagnés au moment de la Coupe du Monde et que ça puisse revenir aussi au football d'en-bas."
Le club caennais compte aujourd'hui une trentaine d'éducateurs et animateurs. Il emploie 6 salariés à temps-plein et complète son équipe avec une centaine de dirigeants et bénévoles. Avec la baisse récurrente des dotations publiques son budget de 420 000 euros est de plus en plus difficile à équilibrerLe président de la MOS dénonce également l'augmentation du tarif des licences décidé juste avant la coupe du monde. Une mesure qui touchera directement les 2 millions 200 000 licenciés que compte le football amateur
Où va l'argent du foot ?
En mars dernier, Eric Thomas, le président de l'Association française de football amateur (AFFA) s'indignait contre les responsables de la Fédération qu'il qualifiait de "hors sol" alors que les clubs amateurs "tirent le diable par la queue".Le million d'euros qui est donné par l'État à la Fédération française de football, vous savez ce qu'en a fait la fédération en 2014 ? Elle a payé un voyage au Brésil, tous frais payés, pour 130 obligés !
Il réclamait la transparence dans le comptes (quand la Fédération estime ne pas avoir à rendre de comptes à l'Etat ni à la Cour des comptes car son financement est d'origine privée). "Quand, chaque année, les 14 000 clubs amateurs font remonter 150 millions d'euros à la fédération, aux ligues et aux districts, à travers les cotisations des licences, à travers les frais d'arbitrages, à travers toutes les amendes qui nous tombent sur le dos, ce n'est pas de l'argent privé ! C'est l'argent des licenciés."expliquait Eric Thomas à FranceInfo.