Le système informatique de la Ville de Caen (Calvados) a été victime d'une cyberattaque lundi 26 septembre. Les services sont toujours inaccessibles et cela va sûrement durer encore quelques jours.
Quatre jours après l'introduction d'un logiciel malveillant dans les serveurs de la Ville de Caen (Calvados), certains services de la ville sont toujours inaccessibles comme les sites internet de la Ville de Caen, de la communauté urbaine Caen la mer, du conservatoire, des musées, du théâtre, des bibliothèques, du tramway 2028. Pareil pour le kiosque Famille.
De leur côté, les établissements sportifs et culturels comme patinoire, piscines, conservatoire, théâtre, musées… sont ouverts. Le paiement se fait toujours, pour le moment, uniquement en espèces et chèques. L'emprunt des livres reste possible notamment dans les bibliothèques de quartier.
Concernant les services de l’État Civil : « les actes de naissance et de décès sont enregistrés manuellement et vous pouvez venir retirer les cartes d’identités et les passeports », selon la municipalité. La prise de rendez-vous reste hors service.
Aucune rançon n'a été demandée lors de cette cyberattaque. Et le maire, Joël Bruneau, a aussi dû laisser son ordinateur de côté pour revenir au papier et au stylo : "ça contrarie la bonne marche de nos services, ça complique la vie de nos agents et des habitants", explique-t-il. Il faudra encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour que les services de la ville retrouvent leur activité normale.
Des élus formés contre les cyberattaques
C'est une première en France. Jeudi 29 septembre 2022, à Bayeux, la gendarmerie a invité les élus du Bessin (Calvados) à une première réunion de sensibilisation aux risques d’attaques sur Internet pour aider les collectivités à se protéger des pirates. Les cyberattaques viennent en général des quatre coins du monde, les autorités ont donc du mal à remonter les pistes, elles encouragent donc la prévention : "avant on disait qu'un mot de passe à 8 caractère est un mot de passe long mais maintenant les pirates ont des logiciels beaucoup plus puissants qui permettent de les décrypter en une heure", explique l'adjudant Olivier Coutant.
Les gendarmes conseillent désormais des mots de passe de 16 caractères et un système de sauvegarde crypté. Une formation qui conforte les élus : "On se sent un peu démunis face à ces puissances, à cette criminalité car ils ont des moyens considérables", confie Alain Larousserie, 4ème adjoint, chargé de l'urbanisme à Gonneville-sur-Mer. Ce sont les petites communes d'ailleurs qui sont le plus touchées.
Plusieurs autres sessions sont prévues. Cette formation normande est pionnière en France. Avec la prolifération des cyberattaques, elle pourrait se développer à l’échelle nationale.