La Somanor est une société d'exploitation de navires basée à Caen. Elle a découvert qu'un site avait été ouvert à son nom. Des malfaiteurs y vendent de faux placements financiers. Plusieurs victimes se sont fait connaître. La "vraie" Somanor a porté plainte.
Le nom de la société ne dit rien à personne. La Somanor est une société privée financée par les collectivités locales de Normandie. Elle finance et achète des bateaux qu'exploite la Brittany Ferries sur les lignes transmanche. "C'est un nom technique, ce n'est pas une marque commerciale", reconnaît Sophie Gaugain, la présidente de la société.
"Il y a quelques mois, une personne m'a contactée après avoir fait des recherches pour savoir qui était vraiment la société Somanor, poursuit Sophie Gaugain. Cette personne avait été abusée par une fausse Somanor".
Dans un communiqué, la "vraie Somanor" indique être victime d'une usurpation. La société a aussi publié une mise en garde sur son site internet.
"Par le biais du site internet www.somanor.com, ces escrocs proposent des investissements en cryptomonnaies aux particuliers qui se révèlent être des placements totalement factices"
Société Somanor
Les escrocs ont poussé le vice jusqu'à fournir une fausse adresse à Caen pour mieux tromper leurs "clients". "Cela semble très organisé. Une secrétaire rappelle les gens pour les mettre en relation avec un chargé d'affaires", explique Sophie Gaugain.
"Après un premier appel d'une victime au mois de juin 2023, nous avons aussitôt saisi le procureur de la République à Caen. Je sais qu'une enquête est en cours. Mais deux autres personnes nous ont contactés en novembre et en décembre", ajoute Sophie Gaugain qui espère aujourd'hui "que les victimes se feront connaître".
Dans son communiqué, la Somanor précise que les victimes, originaires de plusieurs régions de France, ont subi de lourdes pertes financières. La présidente de la société qui est par ailleurs la première vice-présidente de la région Normandie assure qu'il s'agit d'une affaire "d'envergure internationale". Sophie Gaugain ajoute : "Ce que nous souhaitons, c'est que les escrocs soient retrouvés, même au-delà des frontières".