Du rififi en vue près de Caen autour de la création d'un centre éducatif fermé pour mineurs voulu par le gouvernement

Le Ministère de la Justice est-il allé trop vite en annonçant début juillet la création d'un CEF (centre éducatif fermé) alors que rien n'était signé avec la commune de Louvigny ? Le conseil municipal a depuis voté contre et la ministre, aujourd'hui, à Caen dit ne pas abandandonner l'idée. 

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Qui obtiendra gain de cause ? Est-ce une nouvelle bataille du pot de fer contre le pot de terre ? Une commune de 2800 habitants peut-elle "résister" aux volontés de l'Etat ?

On n'a d'abord pensé à une "boulette" des services régionaux de l'administration  qui sont allés un peu vite en juillet dernier. 
Sans engagement ferme de la commune, le 9 juillet, dans un communiqué de presse, le Ministère de la Justice annonçait déjà la création d'un centre éducatif fermé dans le Calvados (le premier) et le localisait sans hésitation à Louvigny .
 
Mais deux mois après, l'anonce ne tient plus.  En effet, le 9 septembre 2019, le conseil municipal de Louvigny réuni en assemblée a voté la fin des discussions sur ce projet.
Entre temps, malgré l'été et ses vacances scolaires, des riverains ont monté un collectif pour demander l'abandon des discussions.
 

Un CEF sur les rives de l'Odon et au coeur de la voie Verte

Ce collectif de riverains commençait depuis quelques semaines à remuer ciel et terre. Pas questions pour eux d'accepter cette création de " maison fermée pour mineurs récidivistes" dans un lieu préservé, calme et voué aux loisirs des caennais mêlant parents, enfants, cyclistes et joggers.
 

Retour en arrière de la municipalité de Louvigny ?


"Absolument pas", affirme Patrick Ledoux, "mon conseil municpal  a voté  et me demande de ne pas donner suite au projet présenté par l'administration. Je n'irais pas contre ceux qui m'ont donné un mandat pour les représenter.  Et du côté du ministère, je ne me suis jamais engagé envers qui que ce soit à ce sujet , ni par oral, ni par courrier."
C'est dit, Louvigny ne donnera pas de permis de construire.
 

Une commune déjà engagée dans la réinsertion


"Alors qu'il y a déjà  à Louvigny un atelier d’insertion avec l’association des Amis de Jean-Bosco, j'ai trouvé dans un premier temps que ça avait du sens. C'est pour ça que je n'ai pas dit non tout de suite. Et puis il fallait qu'une commune réponde, un appel à candidature était lancé pour une implantation sur une des 47 communes de Caen La Mer", explique Patrick Ledoux.


Mon conseil municpal m'a demandé de ne pas donner suite. On arrête donc là toute discussion et il n'y aura pas de permis de contruire pour ce CEF
( Patrick Ledoux, maire de Louvigny) 


La ministre ne lâche rien et insiste


Hasard du calendrier, Nicole Belloubet, la Garde des Sceaux était en visite, ce lundi 16 septembre 2019, à Caen, dans un centre éducatif ouvert, autre structure pour mineurs.
A cette occasion, interrogée par France3 Normandie, la ministre a répondu au vote du conseil municpal de Louvigny.

"J'ai besoin de places supplémentaires (...) effectivmeent nous avons un projet à côté de Caen et je met volontairement ma phrase au présent. Je vais rediscuter avec monsieur le maire", affirme la ministre d'Emmanuel Macron qui semble peu apprécier ce qui est pour elle, un volte-face. 

 


Nicole Belloubet a prévu dans sa réforme la création de 2O nouveaux centre en France. Le Calvados a été chosi. Trois autres CEF, parmi la cinquantaine déjà ouverts en France, sont implantés en Normandie : un dans l'Orne, deux en Seine-Maritime.

Il nous faudra le cas échéant trouver une autre commune du Calvados mais je vais d'abord rediscuter avec le maire
(Nicole Belloubet, ce 16 septembre à Caen)

 

Des élections municipales dans 6 mois


Après avoir pris connaissance de la réaction de Nicole Belloubet, le maire de Louvigny confirme qu'il ne reviendra pas sur sa position.

Et pourtant, il a bien, un temps, imaginé avec les fonctionnaires du ministère un bâtiment de 1000 m2 pouvant accueillir 12 jeunes et une dizaine d'éducateurs sur une parcelle d’un hectare, classée Projet d'intérêt Général dans le PLU ( Plan Local d'Urbanisme), près de l’ancienne gare du Mesnil.

Mais à six mois des élections municipales et alors qu'il envisage de se représenter, c'est mission impossible pour lui.
Evidemment, il sourit quand on évoque cet argument. Mais c'est une réalité.

Quelle autre commune de l'agglomération sera d'ailleurs candidate en pleine période électorale ? Quel maire pourra imposer ce type de projet en  campagne pour les municipales ?

Selon nos sources, la commune de Colombelles aurait pu être candidate. On pense aussi à Bretteville-l'Orgueilleuse qui a voulu un temps se porter candidate pour la future prison de Caen qui a finalement trouvé un terrain ailleurs, à Ifs. 

Le ministère veut pourtant ses 20 nouveaux CEF en 2022. Le dossier risque de se compliquer.

 
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