Depuis le début de l'offensive de l'hiver, plusieurs vols ont été retardés à Caen Carpiquet, le principal aéroport normand. Comment les équipes travaillent-elles pour maintenir le service et garantir la sécurité dans une région relativement épargnée par le grand froid ?
L’avion qui doit décoller ce matin a passé la nuit au sol. Sa carcasse est frigorifiée. Le thermomètre affiche -2 °C. Il est 6 heures du matin, les opérations d’embarquement débutent et l’appareil est soigneusement ausculté. C’est la routine, quel que soit le temps.
Au même instant, un patrouilleur arpente la piste. C’est la procédure avant chaque décollage. Le sol a été traité avec un produit anti-verglaçant qui reste actif pendant plusieurs jours.
"On a encore de petites plaques de neige qui fondent" explique Frédéric Audrieu
agent de piste et pompier de l'aéroport. "Ce qui fait que ça peut encore geler sur la piste, mais ça va faire de l'eau glissante, ça va pas vraiment faire du verglas".
Dans sa camionnette, l'agent de piste fait des tests de freinage pour vérifier l'adhérence de la piste. Par temps froid, les contrôles sont renforcés et la piste est inspectée toutes les demi-heures.
Ce jeudi matin, les passagers à destination de Lyon embarquent à l’heure prévue, mais l’avion doit maintenant passer au dégivrage. Des lances pulvérisent un produit sur la carlingue, car le froid pourrait entraver les instruments. Dans le jargon aéronautique, la glace est un contaminant.
"Le produit qui est à l'intérieur de notre dégivreuse va être chauffé. L'effet mécanique et la température vont permettre d'enlever le contaminant et le produit en lui-même va protéger l'aéronef jusqu'au moment de son décollage "précise Julien Lebarbenchon, Chef des pompiers de l'aéroport.
L’avion s’est réchauffé. La piste est dégagée et praticable. L’ambraer 190 de la compagnie Air France s’envole ce jour-là, à l'heure prévue.