Le temps de travail et la planification était une des revendications mises en avant ces derniers temps par les pompiers de l'agglomération caennaise, en grève depuis le 28 décembre. Dans un communiqué publié ce vendredi, la Direction affirme accepter de procéder à certains aménagements
Pas sûr que ce communiqué publié conjointement par le préfet du Calvados et le président du Département (également président du SDIS) suffise à mettre fin à un conflit qui dure maintenant depuis près de 18 mois. Mais il représente tout de même une première avancée, un premier geste de la direction en direction des soldats du feu de l'agglomération caennaise.
Si la réorganisation des services induite par des soucis d'économie et les méthodes de management (60 plaintes pour harcélement moral déposées au commissariat de Caen le 24 décembre dernier) avaient généré une bonne part des tensions observées depuis près d'un an et demi, les pompiers avaient également demandé plus récemment une planification plus régulière et une charge de travail mieux répartie.
Le communiqué publié ce vendredi indique que "les textes en vigueur doivent permettre au SDIS de mettre en oeuvre des plannings de gardes en précisant qu'il est possible de lisser sur 6 mois la durée hebdomadaire du temps de travail, à la condition que celle-ci ne dépasse pas un plafond semestriel de 1128h et que les sapeurs-pompiers professionnels n'effectuent pas plus de 47 gardes de 24h par semestre. Il a été confirmé que l'ensemble des gardes d'un semestre ne doit pas se cumuler sur une période de 3 mois, ce qui serait contraire aux objectifs de santé et de sécurité au travail de la directive européenne."
Le président du conseil d'administration du SDIS déclare "prendre acte de ces éléments" et indique avoir demandé au directeur du SDIS "d'organiser les plannings de gardes et de congés en conséquence pour le semestre" et ce "dans un souci d'apaisement". Il indique également qu'il "saisira prochainement un Conseil d’Administration sur l'organisation hebdomadaire du temps de travail après avoir préalablement recueilli l'avis des différentes instances compétentes."
Peut-être le début d'une sortie de crise mais il reste encore d'autres sujets de conflit à résoudre, comme la réorganisation des services avec la fermeture de certaines casernes. Des sujets sur lesquels le président du SDIS rappelait encore récemment qu'il n'était pas prêt à faire de concessions. "Quand vous proposez des réorganisations, c'est difficile. Je me mets à la place de chacun. C'est difficile pour tout le monde quand on propose de modifier. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas nécessaire", déclarait ainsi Jean-Léonce Dupont mardi dernier alors qu'il venait de rencontrer les représentants des pompiers.