Contrairement au littoral normand où les prix continuent de flamber, le marché de l'immobilier à Caen (Calvados) reste stable. Les prix ne baissent pas mais semblent avoir atteint un effet plateau. Quant au volume de transactions, il est plutôt à la baisse.
Dans un marché national de l'immobilier toujours porteur en 2022, la Normandie continue de bénéficier de l'effet post Covid. À la fin juin, le prix médian est en hausse de 6,7% pour un appartement ancien et de 9,4% pour une maison.
En Normandie, les prix médians de l'immobilier sont presque partout en augmentation avec des hausses plus importantes sur le littoral de la Manche. Dans le Calvados, ils flambent dans le Bessin et dans le nord du Pays d'Auge. Dans ce dernier secteur, il atteint 4 290 euros le m², très loin devant la ville de Caen.
2022 reste une très bonne année pour l'immobilier en Normandie. On a vidé les stocks, notamment dans le Calvados. On a moins de volume,, mais c'est normal. On était monté tellement haut en 2022. Un atterrissage des prix et des volumes semble se profiler pour 2023.
Catherine DecaenPrésidente de la Chambre des notaires de la Cour d'appel de Caen
À Caen, les prix restent hauts mais n'augmentent pas
Dans la préfecture du Calvados, les prix de l'ancien restent haut mais semblent avoir atteint un plafond. Le prix médian pour une maison ancienne sur la métropole de Caen a augmenté de 8,3% à 250 000 euros. Pour ce qui est de la ville de Caen intra-muros, il s'affiche à 292 500 euros, en augmentation de 5,8%.
Dans le détail, sur la ville de Caen, le marché des maisons anciennes reste stable. Le volume de biens à vendre est plutôt en baisse, ce qui favorise le maintien des prix à un niveau élevé. Mais si les prix restent hauts, ils cessent d'augmenter.
Les prix ne diminuent pas parce que l'offre est moins dense. L'équilibre dans la discussion se rétablit entre l'acquéreur et le vendeur, alors qu'il y un an, le prix de vente n'était pas discutable. Le marché se rééquilibre.
Frédéric VioleauNotaire à Caen
Dans le centre-ville ancien de la cité de Guillaume le conquérant, les appartements de deux ou trois pièces sont très recherchés. Les plus grands appartements sont rares car très peu nombreux. Les familles qui le peuvent se rabattent sur des maisons. Là aussi, le marché est plutôt tendu en raison d'une offre plus rare. Le m² reste sans surprise plus cher dans le centre-ville ancien (3 600 euros). Il atteint 3 350 euros dans le secteur de l'université, 2 860 euros dans le quartier Saint-Jean ou 2410 euros dans le quartier de la Maladrerie.
Le quartier Venoix retrouve une seconde jeunesse
Le parc immobilier de ce quartier ouest de Caen est l'objet d'un programme de rénovation depuis une dizaine d'années. Conséquence directe sur les prix des appartements, très bas dans les années 60, ils remontent régulièrement chaque année pour atteindre aujourd'hui 2 210 euros le m², pas très loin du prix médian sur l'ensemble de la ville qui se situe à 2 640 euros le m².
Pour le neuf, le prix au m² médian sur le marché du collectif augmente de plus de 12% sur la ville de Caen. La demande porte sur des biens de 2 à 3 pièces qui représentent 80% du volume des ventes.