"Je ne sais pas où je vais aller, dans la rue sûrement" : avec la fin de la trêve hivernale, l'angoisse des familles de réfugiés menacées d'expulsion

L'angoisse revient chez les familles de réfugiés, qui occupent des logements vides, réquisitionnés par les associations. Depuis ce 1ᵉʳ avril 2024 et la fin de la trêve hivernale, les expulsions locatives vont reprendre, après cinq mois d'interdiction. Beaucoup de personnes précaires pourraient se retrouver dans la rue.

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C'est une date que redoutent les associations d'aide aux précaires. La trêve hivernale est terminée depuis ce 1ᵉʳ avril 2024 et les expulsions vont pouvoir reprendre, après cinq mois d'interdiction. 

Selon la Fondation Abbé Pierre, 140 000 personnes en France sont menacées d'être expulsées de leur logement. 

C'est une situation stressante, on n'a pas de solution de repli, surtout pour les familles avec des enfants, qui sont plus difficiles à reloger.

Régis Guillet, membre de l'AG de lutte contre toutes les expulsions

Le collectif AG lutte contre toutes les expulsions héberge 200 personnes sur l'agglomération caennaise. "Il y a déjà beaucoup de personnes dans la rue, s'il y a des expulsions, on n'a rien à proposer aux familles", témoigne Régis Guillet. 

L'angoisse des mères avec leurs enfants

Le collectif AG lutte contre toutes les expulsions, héberge des familles de réfugiés dans quatre appartements vides appartenant à Caen la mer Habitat et une maison appartenant à Fleury-sur-Orne (Calvados), au sud de Caen. Trois familles géorgiennes, une famille mongole et une autre albanaise. Toutes sont expulsables depuis le 5 septembre 2023. La trêve hivernale a apporté un peu de répit à ces familles précaires. 

Maka, réfugiée géorgienne, vit avec sa mère et ses deux enfants de neuf et quinze ans, dans un logement abandonné à Fleury-sur-Orne (Calvados), depuis novembre 2022. À Caen depuis 2016, elle sent l'angoisse monter depuis plusieurs jours. "Je ne sais pas où je vais aller, dans la rue sûrement" murmure cette maman de 38 ans. 

Toute la famille est stressée, surtout les enfants.

Maka, réfugiée géorgienne

"La petite pleure souvent, parce qu'on va devoir partir du logement. La valise est prête, mais pour aller où ?", témoigne Maka, dont les deux enfants sont scolarisés.  En 2023, 21 500 ménages ont été expulsés, d'après le ministère du Logement. Une progression de 23% par rapport à l'année précédente, qui était déjà, une année record. 

 

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