La guerre en Ukraine, la pénurie des énergies, l’augmentation du coût de la vie plongent de plus en plus de citoyens dans une situation financière difficile, voire de misère. Conséquence, ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter les associations caritatives pour subvenir à leurs besoins élémentaires, à commencer par l’alimentation.

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« Depuis 2 ou 3 mois, nous avons 200 familles de plus par semaine pour l’aide alimentaire. Des Ukrainiens certes, mais surtout des locaux qui répondent aux critères d’attribution basés sur le reste à vivre. », constate Martine Lachenal, présidente de l’unité locale de La Croix Rouge de Caen. « Nous observons par ailleurs l’apparition d’une autre catégorie de gens, ceux  qui ne peuvent plus payer leur factures et viennent régler leur problème de budget par l’alimentation. A tel point que nous envisageons de monter une épicerie sociale pour ces gens là. » 

Mais la difficulté, c’est l’approvisionnement, de plus en plus difficile. Les magasins crée leur rayon anti-gaspi, la sécheresse a réduit les productions de fruits et légumes, autant de moins donné par les producteurs aux associations caritatives. Reste le budget propre de l’association: des subventions ou les recettes de la boutique de vêtements utilisées pour acheter directement en magasins, ce qui pourrait manquer à la constitution des paniers . 

«La difficulté première reste l’approvisionnement de notre principal fournisseur qu’est la Banque alimentaire qui connait elle-même des difficultés d’approvisionnement.»

Martine Lachenal, présidente de l'unité locale de La Croix Rouge de Caen

Un approvisionnement en produits de plus en plus problématique  

La Banque alimentaire du Calvados fournit 45 associations caritatives. Parmi elles, les Restos du cœur, le Secours populaire, les épiceries sociales.  Elle s’alimentent elles-mêmes par les magasins de la grande distribution pour un quart, par les industriels agro-alimentaires pour 20% et pour moitié par des produits donnés par l’Etat et l’Europe. "Mais aujourd’hui, l’augmentation du coût de la vie confronte l'entrepôt à une baisse de 10% des approvisionnements en produits", confie Jean-Marc Surget, président de la Banque alimentaire du Calvados. "Et notamment des produits de base : le riz et les pâtes dont le prix s’est envolé, sans parler des produits carnés devenus très déficitaires." 

Résultat, outre les deux collectes annuelles prévues au printemps et à l’automne, l’association  prévoit deux collectes supplémentaires "pour donner à toujours plus de bénéficiaires", relève le responsable. 27.000 personnes par an avec une progression de 8% au deuxième trimestre de cette année. "Notre souci poursuit le responsable de la plate-forme logistique, c’est « le camembert nutritionnel », c’est-à-dire donner une alimentation équilibrée (le sucré, le carné, les féculents) aux demandeurs. Concernant les fruits et légumes par exemple, le stock de la banque alimentaire a chuté de 10% passant de 33 à 22%, déséquilibrant les paniers." 

"Côté bénéficiaires, ce sont plutôt des femmes seules avec enfants,  puis des couples aux minimas sociaux et de plus en plus de retraités."

Jean-Marc Surget, président de la Banque alimentaire du Calvados

Jean-Marc Surget pointe le seuil de pauvreté à 1.100 euros par mois et une inflation galopante rendant les gens pauvres de plus en plus pauvres. 

Outre les bénéficiaires, le responsable de la plateforme logistique  s’interroge sur les finances de l’association compte tenu de l’augmentation des prix de l’énergie. « Nous disposons de chambres froides qui consomment beaucoup. Certes, l’Etat nous aide mais cette année, notre budget énergie va augmenter de 30% ! »

De la ville à la campagne 

Même préoccupation du côté de La Croix Rouge : un budget énergie qui augmente (électricité, carburant ...) conjugué à un manque de  bénévoles nécessaires, notamment pour sa nouvelle activité: « la Croix Rouge sur roue ». Depuis six mois, un camion se déplace dans des communes du Calvados auprès d’un public en difficulté recensé par les mairies. L'association veut aller au devant des besoins,  tenter de répondre à une misère insoupçonnée et grandissante dans les campagnes. 

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