Lucie Castets, une Caennaise candidate pour Matignon : "Je suis prête"

Son nom était inconnu du public : le Nouveau Front Populaire (NFP) suggère au président de la République de nommer Lucie Castets au poste de Première ministre. Cette énarque, économiste de formation, a grandi à Caen.

Après seize jours de disputes et de tergiversations, les différentes formations de gauche ont créé deux surprises. La première, c'est qu'elles ont réussi à se mettre d'accord sur un nom. Cela n'allait pas de soi après les échecs des candidatures de Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure, Hugette Bello et Laurence Tubiana. La seconde, c'est le nom lui-même, aussi inattendu que méconnu : Lucie Castets.

A Caen, Lucie voulait "faire le maximum pour réussir"

Cette jeune femme âgée de 37 ans est énarque, porte-parole du collectif Nos services publics, directrice des finances et des achats à la ville de Paris. "C'est un honneur de savoir que les Normands sont reconnus pour leurs compétences", dit aujourd'hui Athur Delaporte, député socialiste de la deuxième circonscription du Calvados qui précise : "c'est une Caennaise, sa famille est à Caen".

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En 2002, une jeune Lucie Castets, de Caen, voulait réaliser son rêve en devenant ramasseuse de balles à Rolland Garros ©France Télévisions

Lucie Castets a été scolarisée au groupe scolaire Fernand Léger et au lycée Charles de Gaulle. Ceux qui l'ont alors cotoyée se souviennent d'une élève très brillante. Les documentalistes de France 3 Normandie ont retrouvé la trace d'une jeune Lucie Castets dans les archives. En 2002, elle ambitionne d'être ramasseuse de de balles à Roland Garros. Un trait de caractère transparaît déjà. Devant la caméra, l'adolescente prévient : "Je veux faire le maximum pour réussir".

Une militante socialiste "très investie"

Si le Nouveau Front Populaire l'a choisie, c'est entre autre parce qu'elle est encartée nulle part. Il fallait une personnalité de gauche qui soit acceptable à la fois par la France insoumise et par le Parti socialiste. "C'est une personne de qualité, juge le député Arthur Delaporte. Elle est très engagée sur la question des services publics, de l'école, des hôpitaux. Ce sont des sujets importants pour les Français".

C'est pourtant avec le parti socialiste qu'elle a fait ses premiers pas en politique. En 2015, elle est candidate aux élections régionale sur la liste calvadosienne du PS conduite par Raphaël Chauvois. "Elle était quatorzième, rappelle-t-il. Elle a fait campagne avec nous. C'était une militante très investie".

Jointe au téléphone, la maire de Mondeville, Hélène Burgat, en deuxième position sur cette même liste, se souvient spontanément d'une "fille super, très abordable, pragmatique et très compétente". Un autre de ses colistiers admet ne pas avoir grand chose de "signifiant" à dire. "Tout cela remonte à quelques années. Sa belle carrière était à ses prémices".

"Je suis prête. Nous sommes prêts".

Sa page LinkedIn résume en effet un parcours sans faute. Lucie Castets a été maître de conférence à Science Po avant d'intégrer la direction du Trésor. Elle a officé à Tracfin, le bras armé de l'État dans la lutte contre contre les circuits financiers clandestins et le blanchiment de capitaux. Depuis 2020, travaille à l'élaboration du budget de la ville de Paris.

"Elle incarne quelque chose", s'enthousiasme Arthur Delaporte. Le président de la République paraît moins fervent. Lors de son entretien sur France 2 mardi soir, Emmanuel Macron a douché les espoirs de la gauche :"La question n'est pas un nom, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays".

Lucie Castets était l'invitée de France Inter ce mercredi. C'était son baptême du feu médiatique. D'une voix tranchante, la Caennaise a fustigé "l'inconséquence du président de la République. Le déni de démocratie, en refusant d'appeler la formation politique qui est arrivée en tête, est grave".

Lucie Castets balaie l'argument de la trêve olympique avancé par Emmanuel Macron. "On ne peut pas ajourner ce type de décision", dit-elle en ajoutant, non sans aplomb : "Je suis prête. Nous sommes prêts. Je demande au président de la République de me nommer Première ministre".

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