"On n'est pas des monstres" : soignants et malades mobilisés pour sensibiliser sur les maladies mentales à Caen

A l’occasion de la 32e semaine d'information sur la santé mentale, malades et soignants se sont donnés rendez-vous dans le centre ville de Caen samedi pour briser les tabous et faire changer les regards sur les maladies mentales.

Installés sur des chaises, entourés de panneaux, de papiers cartonnés ou d’un arbre fait-maison où sont scotchés des témoignages et des informations, soignants et malades se sont retrouvés samedi 16 octobre en plein centre de Caen. Entre quelques notes de musique s'enchaînent les prises de paroles. "Fou. Qui est vraiment fou dans cette société décadente où, quand une tragédie arrive, on se demande tout de suite quel est son état psychique ? " lance l’un d’eux en lisant un papier au micro devant l’assemblée.

Comment briser la stigmatisation et les discriminations dont souffrent les personnes atteintes de troubles mentaux (comme la dépression, la schizophrénie et la bipolarité) ? C'est au travers de témoignages et d'une visibilisation qu'ils ont décicidé de répondre à ces questions. L'objectif est simple : sensibiliser aux maladies mentales pour renverser les préjugés.

Les troubles schizophréniques plus répandus que la maladie d'alzheimer

Parmi eux, Mattis. Ce jeune homme souffre de troubles schizophréniques. Une pathologie qui touche 1% de la population mondiale, soit deux fois plus que la maladie d’Alzheimer. En France, 600 000 personnes sont concernées. "Les gens ne connaissent pas ces maladies et les gens qui en souffrent sont stigmatisés. Pour combattre ça, il faut faire de l’information et leur faire comprendre comment fonctionne ces maladies. Et qu’au final on n’est pas des monstres", pose Mattis.

On est automatiquement associés à des fous, à des tueurs.

Mattis

Cet événement est aussi un moyen de sensibiliser à d'autres maladies comme la dépression. Une maladie qui peut toucher tout le monde, contrairement aux idées reçues, selon Maximilien : "Moi je connais des gens qui disent, par exemple dans ma famille 'ah bah non moi jamais je ferai une dépression parce que j’ai un fort caractère'. Sauf qu'en fait c’est pas parce que tu as un fort caractère que tu ne vas pas développer une dépression ou quoi. Ce sont plusieurs événements de vie qui peuvent amener une personne à tomber ou retomber en dépression", atteste Maximilien.

Une mission de sensiblisation d'autant plus importante que la crise du Covid a mis en avant les problèmes de santé mentale. Plusieurs enquêtes menées par Santé Publique France ont relevé l'effet catalyseur de la crise sur la santé mentale des Français. 34%, des personnes interrogées au cours de la vague du 15-17 février 2021 de l’enquête CoviPrev présentaient notamment un état anxieux ou dépressif. Une situation qui a notamment poussé le gouvernement a annoncé la mise en place d'un forfait de 8 séances remboursées chez un psychologue sous condition d'une prescription délivrée par un médecin.

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