Le viaduc de Calix est en travaux depuis le 20 septembre et jusqu'au 15 novembre. Des fissures sont apparues dans la travée, conséquence du temps qui passe et du trafic important sur cet axe vital de l'agglomération caennaise. L'édifice qui a besoin de se refaire une beauté reste solide.
Il a aujourd'hui quarante-six ans et culmine à plus de trente-huit mètres au dessus de l'Orne. Le viaduc de Calix construit entre 1971 et 1975 assure avec ses 7 000 m2 de tablier la jonction entre l'autoroute A13 et le périphérique Nord de Caen. Depuis le 25 juin 2021, il est interdit par arrété prefectoral aux camions de plus de 3,5 tonnes. Une mesure préventive aux travaux de réparation de la travée qui ont débuté le 20 septembre et qui devraient s'achever à la mi-novembre.
Des fissures importantes
Plus de quatre mille camions empruntent chaque jour le viaduc qui paie aujourd'hui les outrages de quarante-six années de bons et loyaux services. Mis sous surveillance renforcée depuis plus de dix ans, l'ouvrage a fait apparaître des fissures dans les blocs de béton.
Une section particulière de l'ouvrage semble un peu plus atteinte et justifie les travaux entamés depuis le 20 septembre.
On a une fissuration qui s'ouvre sous l'effet du passage des camions et qui fait travailler les colles de précontrainte de manière anormale. C'est pour ça que par prévention, il vaut mieux arrêter cette sollicitation anormale et réparer au plus vite.
Le viaduc de Calix a été construit selon la technique des caissons en béton précontraint ( ou des armatures en acier sont tendues, puis relachées pour comprimer le béton). Avec le temps, il peut arriver que l'efficacité de la précontrainte diminue. Un phénomène connu des spécialistes et qui se répare selon des techniques éprouvées. " On va coudre des fissures avec des membranes carbone et donc des resines synthétiques, de façon à ce qu'elles ne puissent plus bouger et ensuite, on va placer à l'intérieur des caissons des barres de précontrainte" précise Alain De Meyère qui se veut rassurant sur la technique employée.
Le viaduc est-il totalement fiable ?
Si les quatre mille camions quotidiens ont été détournés momentanément, le viaduc reste emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules légers. Certains automobilistes, qui ont en mémoire l'effondrement du pont de Gênes survenu en août 2018, préfèrent l'éviter par crainte d'une défaillance de l'édifice ou par superstition. La Direction Interdépartementale des routes Nord-Ouest (DIRNO) se veut rassurante. Le viaduc est sous surveillance renforcée et une instrumentation permet un suivi en temps réel de l'état de la scructure. Cette surveillance a permi de déceler qu'une section particulière du viaduc était plus sensible aux variations de température et à la circulation des poids lourds. En revanche, ces mêmes mesures montrent que la circulation des véhicules légers ne pose pas de problème à la structure. La DIRNO est catégorique : les usagers de ce type de véhicule peuvent donc emprunter le viaduc en toute sécurité, à la condition de s'armer de patience, car côté trafic, c'est très très chargé !