Pistolet d'abattoir, vol et extorsion : la mort d'un septuagénaire aux assises du Calvados

Le 15 août 2019, Jean Ginda, 74 ans, était tué d'un coup de pistolet d'abattage à Condé-sur-Noireau. Trois personnes comparaissent à partir de ce lundi 27 mars devant les assises du Calvados dans cette affaire mêlant meurtre, vol et extorsion. Le dossier sera jugé en l'absence d'un quatrième protagoniste qui a mis fin à ses jours.

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Au cœur de l'été 2019, la gendarmerie lance un appel à témoins. Les proches de Jean Ginda sont sans nouvelles du septuagénaire. L'ancien éleveur de chevaux, qui réside à Caen, a été aperçu pour la dernière fois le 15 août sur son terrain de Croisilles, en Suisse normande, où il possède quelques animaux. "Mon frère ne serait jamais parti sans nous prévenir pour nourrir ses animaux. Il n'a pas pu disparaître comme ça. Il lui est arrivé quelque chose de grave", déclare alors son frère, Jacky, à France 3 Normandie

Le 17 août, le véhicule de Jean Ginda est découvert calciné près de Clécy. Huit jours plus tard, c'est le corps du septuagénaire qui est retrouvé. Il est dissimulé dans un buisson de ronces, sur la commune de Clinchamps-sur-Orne (à une dizaine de kilomètres de son terrain de Croisilles). Sur place, les enquêteurs constatent que le corps a été transporté là à l'aide d'un véhicule. L'autopsie révèle que le septuagénaire a été tué au moyen d'un "objet percuté au niveau frontal". L'hypothèse de l'utilisation d'un matador, une arme d'abattoir est privilégiée.

Quelques milliers d'euros dérobés

Le matador appartient à Jean-Marie, une connaissance de Jean Ginda. L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, est un ancien boucher. Quelques semaines plus tôt, il a rencontré Maryse L. Cette femme de 48 ans sort tout juste de prison pour une affaire de stupéfiants. C'est elle qui a tiré le coup fatal le 15 août, au domicile de Jean-Marie, à Condé-sur-Noireau. Jean Ginda y a été invité par le couple pour déjeuner.

Devant les enquêteurs, Maryse L plaide l'accident. Sans convaincre. Le septuagénaire abattu, sa dépouille aurait été chargée dans son véhicule puis transportée jusqu'à Clinchamps-sur-Orne pour être dissimulée. Le couple se serait ensuite rendu au domicile de la victime et y aurait dérobé quelques milliers d'euros d'argent liquide.

Chantage et suicide

L'histoire ne s'arrête pas là. Un troisième protagoniste entre en scène. Le soir du drame, Maryse rend visite à une de ses connaissances, Jacques, pour se procurer de la drogue. "Si on a appris autant de choses dans cette affaire, c’est grâce à mon client", déclara en septembre 2019 l'avocate de l'homme de 38 ans à nos confrères de Ouest-France. Le dealer est rapidement mis dans la confidence des faits qui se sont déroulés quelques heures plus tôt. Maryse l'aurait alors convaincu de joindre par téléphone son compagnon pour le faire chanter et récupérer de l'argent. Le 19 août, Jean-Marie se suicide par pendaison.

Maryse et Jacques sont interpellés le 29 août. La femme de 48 ans est mise en examen pour "assassinat, tentative d'extorsion, vol en réunion, provocation au suicide et destruction de preuves par incendie". L'homme est quant à lui poursuivi pour "tentative d'extorsion, provocation au suicide et non-dénonciation de crime". Tous deux sont placés en détention.

Près de quatre ans après les faits, les assises du Calvados sont amenées à se prononcer, à partir de ce lundi 27 mars, sur cette affaire mêlant meurtre, vol et extorsion. Dans le box des accusés, Maryse et Jacques mais aussi un troisième individu, Michel R. L'homme, âgé d'une soixantaine d'années, avait été mis en examen le 17 octobre 2019 pour assassinat et non dénonciation de crime. Ayant bénéficié depuis d'un non-lieu partiel, il est renvoyé devant la cour d'assises pour le seul dernier motif.

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