Dans un tract distribué sur le campus de Caen, la CGT s’indigne de l’attribution de certaines primes au personnel administratif de l’université en 2016. 157 000 euros ont été distribués à 5 agents, alors que l’établissement cherche à faire des économies.
43 000 euros pour la directrice générale des services, 36 000 euros à l’agent comptable, 33 000 euros au directeur général des services adjoint, 27 000 euros au directeur des ressources humaines et 18 000 euros au directeur de la recherche et de l’innovation… Pour la CGT, ces primes annuelles sont exorbitantes et injustes. Il s’agirait « d’une politique discriminatoire [qui n’a] pour objectif que de récompenser les personnels les plus zélés et mettre en œuvre la politique du pouvoir par leur manière de servir ».
Le montant de ces primes choque, à l’heure où l’université connait des problèmes économiques et où les étudiants dénoncent leurs conditions de travail.
Pour Joël Henry, professeur de biologie et représentant CGT, ces primes révèlent la dérive de l’université qui glisse vers un fonctionnement libéral. « On attend maintenant les golden parachutes » ironise-t-il.
Du côté de l’université, on confirme le montant de ces primes, voté en conseil d’administration en juin dernier. Pierre Denise, le président de l’université, comprend qu’elles peuvent surprendre, mais les trouve tout à fait justifiées. Il estime que les salaires des bénéficiaires sont trop bas par rapport au travail qu'ils effectuent.
« C’est une prime statutaire qui permet d’ajuster le niveau de rémunération au type de responsabilité. Elle est liée au type d’emploi, pas à la performance individuelle ou pour récompenser telle ou telle personne » explique-t-il. Et selon lui, ces primes sont distribuées dans toutes les universités de France et sont en général bien plus élevées. « Nous sommes plutôt dans la moyenne basse » précise le président.