Suicide d'un éboueur : son employeur définitivement condamné pour un licenciement "vexatoire", "sans cause réelle et sérieuse"

Le 5 juin 2020, un éboueur de l'agglomération caennaise avait mis fin à ses jours après avoir reçu une lettre de licenciement. Son employeur lui reprochait d'avoir consommé de l'alcool durant sa tournée. En 2023, le conseil de prud'hommes avait donné raison à la famille du disparu. Le jugement a été confirmé en appel ce 12 décembre.

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"Il n'a pas été tué par le Covid , mais par la COVED". En juin 2020, Yannick Martin, délégué CGT, avait bien du mal à retenir ses larmes et ses mots contre son employeur. Quelques jours plus tôt, l'un de ses collègues avait été retrouvé sans vie par ses proches dans son garage. L'homme âgé de 47 ans et vêtu de sa tenue de travail s'était tiré une balle dans la tête avec un fusil de chasse. À ses pieds, une lettre de licenciement reçue la veille. Après plus de 24 ans de service, le salarié perdait son travail pour avoir, selon son employeur, consommé de l'alcool durant son service. 

À la sortie du premier confinement, les éboueurs comme les soignants ou les caissières de supermarchés, ces travailleurs "en première ligne", étaient célébrés comme les héros du quotidien. Un habitant de Courseulle-sur-Mer avait offert deux bières à l'éboueur, en fin de tournée, pour le remercier. Peu de temps après, il était contrôlé avec son collègue par la police municipale (après un signalement). Si le test d'alcoolémie effectué par les agents se révélait positif, ceux effectués par la suite par l'employeur affichaient un taux en dessous du seuil légal. 

"La famille va enfin pouvoir faire son deuil"

La famille du disparu avait porté plainte et obtenu gain de cause. Le 23 mai 2023, le Conseil de Prud'hommes condamnait la COVED à verser aux plaignants près 200 000 euros. Le licenciement de l'éboueur était considéré comme "sans cause réelle et sérieuse" et "vexatoire". L'ancien employeur décidait de contester ce jugement devant la chambre sociale de la cour d'appel de Caen. Ce jeudi 12 décembre, celle-ci a confirmé la condamnation prononcée en première instance. 

"Je suis content, la justice a fait son rôle et c'est très bien pour une fois", a déclaré ce jeudi Yannick Martin, ancien élu CGT de la COVED, "ça ne nous rendra pas Stéphano mais son frère m'a dit que la famille allait enfin pouvoir faire son deuil."

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