L'eau potable fait l'objet de contrôles réguliers. Cette fois, L'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environnement, pointe la Chlorizadone, une molécule issue de pesticides utilisés pour la culture de betteraves. Des taux anormalement élevés on été observés en France, et le Calvados n'est pas épargné.
L'eau du robinet provient essentiellement des nappes phréatiques alimentées par les pluies ou les cours d'eau qui s'infiltrent dans les sols. Ces milieux de captage renferment 400 résidus de pesticides. Et les dernières recherches démontrent qu'un petit nouveau s'est invité: la chloridazone, issues des cultures de betteraves, aujourd'hui disparues.
Le phénomène est national mais sur le Calvados, il y a des concentrations de chloridazone plus importantes que ce que l'on peut observer habituellement sur certains pesticides et sur notre syndicat, c'est plutôt le secteur nord ouest sur lequel on a agit en premier, là où les concentrations sont les plus importantes, elles étaient au dessus de la valeur sanitaire transitoire mises en place par l'ANSES et l'ARS. On a mis en oeuvre des mesures immédiates pour redescendre en dessous de ses valeurs sanitaires transitoires.
Nicolas Joyau, président du syndicat mixte 'Eau du Bassin Caennais"
Des valeurs sanitaires transitoire fixées à 3 microgrammes de métabolite de chloridazone par litre à ne pas dépasser. Le syndicat mixte en charge de produire l'eau potable sur le bassin de Caen a pris des mesures pour se conformer à la réglementation. A commencer par la dilution de l'eau pour abaisser le taux de pesticide.
Sur le territoire du haut du bassin caennais qui est plus large que celui de la communauté urbaine, globalement sur les deux tiers du Calvados, on est sur des concentrations au dessus des 0,1 micro grammes par litre. Néanmoins, on a pris des mesures très rapides pour être en dessous des 3 microgrammes par litre qui est la mesure transitoire que l'ANSES et l'ARS ont défini, c'est pour cela que nous n'avons pas de restriction d'usage de l'eau sur le territoire car on est en deçà de cette valeur. La première réponse du syndicat a été de changer les ressources et les systèmes d'alimentation de l'eau par des vannages pour pouvoir être en dessous de ces valeurs sanitaires et à plus long terme, on va intégrer dans notre programme de travaux des petites usines de traitement de l'eau à l'image de ce que l'on peut avoir à l'usine de l'Orne.
Nicolas Joyau, président du syndicat mixte "Eau du Bassin Caennais"
L'usine de l'Orne est située en périphérie Sud de Caen. Elle dessert près de 140 000 habitants du Sud de l'agglomération au Nord Est jusqu'à Ouistreham, en passant par les communes situées à l'Est Moderne, elle est dotée d'un système d'ultra filtration qui élimine les particules les plus fines à travers une membrane. Une avant dernière étape avant la chlorification qui intervient après le captage en amont des micro polluants, bactéries, virus et autre pesticides absorbés dans des bassins de charbon actif
Ces bassins de charbon actif sont une étape importante de décantation de l'eau du fleuve Orne qui alimente l'usine. Ce sont ces charbons actifs qui vont permettre d'absorber les molécules types pesticides, métabolites de pesticides comme la Chloridazone. C'est ce genre de molécule qui est abattue dans ces bassins. C'est efficace car on fait des mesures en amont au niveau de l'eau brute et en sortie d'usine et on n'a plus la présence des molécules en sortie d'usine.
Géraldine Rouland, directrice du syndicat mixte "Eau du Bassin Caennais"
La réglementation cherche à s'adapter
Pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, polychlorobiphényles (PCB), médicaments, 21% des rivières et 40% des nappes souterraines sont en mauvais état chimique, selon les paramètres définis par la directive-cadre européenne sur l’eau. La diversité des micropolluants, leur présence en faible concentration et leurs possibles interactions soulèvent de nombreuses questions quant à leurs effets potentiels sur la vie aquatique et sur la santé humaine.
La directive-cadre sur l’eau de 2000 et les plans de lutte contre les micropolluants de 2010-2013 et de 2016-2021 imposent de connaître et de réduire (voire de supprimer) les émissions de substances dangereuses vers les milieux récepteurs pour préserver la qualité des milieux aquatiques et la santé des personnes.
Ce plan a vocation à intégrer toutes les molécules susceptibles de polluer les ressources en eau. Il fait suite à la publication en mai 2014 de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens et il est intégré dans le 3e plan national santé environnement (PNSE) lancé en décembre 2014.
Chacun peut connaitre la qualité de l'eau à son domicile. Les abonnés reçoivent chaque année une info facture de l'Agence régionale de santé, qui, sur la question sanitaire, n'a pas souhaité s'exprimer.