Kees Van Dongen, le plus deauvillais des peintres hollandais, à l'honneur aux Franciscaines

Une centaine d'œuvres du peintre Kees Van Dongen sont présentées durant tout l'été aux Franciscaines de Deauville. L'exposition "Deauville me va comme un gant" rappelle l'attachement de cette figure du fauvisme à la cité balnéaire normande.

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En 1961, Deauville fait appel à lui pour réaliser l'affiche des fêtes du centenaire. Un choix qui ne doit rien au hasard. Si Kees Van Dongen est l'une des grandes figures artistiques de la vie parisienne du début du XXe siècle, comme ses amis Picasso ou Modigliani, le peinte d'origine hollandaise délaisse chaque été la capitale pour prendre ses quartiers sur les côtes normandes. "Van Dongen avait un ami négociant au Havre. Cet ami l'a invité à faire le portrait de sa femme en 1903. Van Dongen découvre le rivage de Deauville en prenant le bateau qui, à l'époque, reliait Le Havre à Deauville-Trouville", raconte Philippe Normand, le directeur culturel des Franciscaines à Deauville. Et l'histoire durera une cinquantaine d'années. "Il fait partie de tous les étés deauvillais, c'est une silhouette qu'on croise sur les planches et surtout, c'est une silhouette qui va animer les étés de 1913 à 1963.

Si les côtes normandes, sources d'inspiration des impressionnistes, lui rappellent les paysages de son pays natal, le peintre hollandais se découvre d'autres points commun avec la région, notamment une passion commune , celle du cheval. Parmi la centaine d'œuvres exposées aux Franciscaines de Deauville, une toile représentant l'un des lieux incontournables de la ville, l'hippodrome, mais aussi la pie-chimère à laquelle il donna vie à l'âge de 18 ans. "Quand il est arrivé à Paris avec son petit baluchon, il avait cette toile roulée sous le bras. C'est un tableau qu'il a réalisé dans le grenier de la malterie de son père et qui l'a accompagné toute sa vie. Cette passion des chevaux, quand il arrive à Deauville, il en voit une démonstration incroyable."

"Je n'ai pas le temps de travailler à Deauville, il y a trop de petites corvées", déclarait un jour le peintre à un journaliste venu l'interviewer pour la télévision française.  "A partir de 1913, il va être un invité permanent du casino de Deauville et de l'hôtel Normandie. Le directeur de l'époque, Eugène Cornuché, l'invite pour créer l'événement et faire en sorte qu'on puisse croiser à Deauville des gens connus et des gens qui sont des lanceurs de mode", raconte Philippe Lenorman, "Van Dongen faisait un peu office de lanceurs de mode dans le Montparnasse des années folles." Le peintre est sollicité par les nombreuses manifestations qui sont organisées durant l'été sur la station balnéaire, défilés de mode, d'automobiles ou concours de beauté. L'esthète reconnu y fait office de jurés. Et en profite pour capter l'air du temps. "C'est un observateur avisé des mœurs de son époque et, d'une certaine manière, il les pressent et les représente très tôt, avant même que ça n'entre dans la société", explique Jean-Michel Bouhours, le commissaire de l'exposition. 

Parmi ces figures de la modernité captées à Deauville, l'emblématique garçonne des années folles, comme cette baigneuse "audacieuse dans son maillot moulant qui tranche complètement avec les tenues de baignade très amples de l'époque", une baigneuse qui figura en bonne place dans la toute première exposition consacrée à Deauville que Kees Van Dongen organisa dans la capitale en 1920, la première d'une longue série. Le tango, apparu en France en 1909, est lui aussi à l'honneur avec "Le tango de l'archange" réalisé en 1910. "C'est à Deauville qu'on organise le premier concours international de tango", rappelle Philippe Lenorman, "Cette danse qui arrive de Buenos Aires fait sensation en France, parce que c'est une danse de la passion, du désir, où les corps s'enchevêtrent. Van Dongen adore cette danse et il est lui-même un très bon danseur."

Pour le directeur culturel des Franciscaines, "cette toile, magnifique dans sa composition et ses couleurs, incarne une sensualité en phase avec la fureur qu'a représenté le tango juste avant la guerre de 14, une fureur telle que, pendant la guerre 14-18,par respect pour les soldats au front, le tango a été interdit en France."

L'exposition "Van Dongen. Deauville me va comme un gant" est à découvrir jusqu'au 22 septembre aux Franciscaines de Deauville

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