Le chantier de l'extension de la plateforme de recherche équine LABEO à Saint-Contest dans le Calvados est en cours. Il préfigure l'avènement d'un pôle d'excellence pour le traitement médical des chevaux. Il aura aussi pour vocation de déterminer la génétique de futurs cracks.
Il y a un petit amphithéâtre adapté aux conditions modernes de réunion de 60 à 80 places, un espace tertiaire pour les étudiants, des bureaux pour des gens déjà colocataires de la plateforme.
Aux portes de Caen, ce n'est encore qu'un immense chantier mais il abritera bientôt un site unique en France dans le monde du cheval. Dans quelques mois, ses murs accueilleront des laboratoires, des entreprises et des chercheurs spécialisés dans la santé des chevaux.
Au cœur de cette plateforme de génétique ou de génomique doté d'un matériel de très haut niveau, des équipes vont travailler en commun sur le gène, le génome, les modifications du génome, l'intérêt du génome par rapport à certaines maladies ou résistances naturelles par rapport à certaines maladies.
On va avoir une plateforme de technologie de très haut niveau pour la génomique, globalement tout ce qui s'intéresse au génome, principalement pour les chevaux avec de gros partenariats. Entre Saint-Contest, l'université de Caen, Goustranville, plus le haras national de Saint-Lô, le haras du pin et Deauville, cette fameuse "Normandie Equine Vallée" dont on parle depuis 10 ans va devenir vraiment une des places internationale de niveau mondial pour tout ce qui est recherche, développement, développement économique pour cette filière cheval qui nous tient à coeur et qui occupe beaucoup de gens.
Guillaume Fortier, directeur du centre de recherche équine LABEO
Déjà en pointe depuis des années, les laboratoires du site de Saint-Contest vont changer de braquet en se spécialisant dans l'ADN des chevaux, une petite révolution attendue par toute une filière.
Ce site, envié par de nombreux chercheurs à l'étranger, a pu développer des technologies nécessaires au soin des chevaux.
On va essayer de faire parler cet ADN et découvrir si les chevaux ont des prédispositions pour faire les champions de demain, et si à l'inverse ils peuvent être porteurs de certains gênes qui pourraient impliquer des maladies. On a une équipe de chercheurs multidisciplinaires qui travaille avec différentes structures comme le centre François Baclesse par exemple. On a eu récemment un beau partenariat avec des chercheurs de l'INRA sans qui cela n'aurait pas été possible pour faire des recherches aussi pointues au niveau du génome. Pour les années à venir, c'est un super projet très motivant pour tout le monde.
Stéphane Pronost, chercheur à LABEO
Après un futur laboratoire près de Caen et bientôt un futur CHU du cheval dans le Pays d'Auge, à Goustranville, un autre vaste chantier est en cours de réalisation. Ce site déjà spécialisé dans le soin des chevaux accueillera notamment des étudiants vétérinaires venus de toute la France. Pour financer cette "Normandie Equine Vallée", les collectivités ont financé plus de 50 millions d'euros.
C'est une filière considérable en terme d'emplois, en terme de création de richesses et effectivement, il y a des retours sur investissement. C'est le cheval en terme de compétition, le cheval au service du handicap, le cheval en terme de moyens pédagogiques pour les jeunes générations. C'est une symbiose entre le développement économique, la recherche et la mise en valeur de l'ensemble de la filière.
Jean-Léonce Dupond, président du Conseil départemental du Calvados
Goustranville et Saint-Contest, ce sont les deux poumons de ce "Normandie Equine Vallée". L'enjeu est énorme. En Normandie, la filière équine pèse plus de 1,3 milliard d'euros de chiffre d’affaires chaque année.