"Son indéfrisable lui interdit de faire une tête" : un reportage de 1955 évoquait le football féminin mais pas vraiment d'un point de vue sportif. Retour sur les archives d'un sport longtemps uniquement masculin. Attention : les propos évoqués risquent de heurter la majorité des lecteurs...
"la gardienne de but ne peut plonger car elle rebondirait"
Au début du 20e siècle, la pratique féminine du football a connu beaucoup de succès avant d’être interdite dans certains pays, dont la France. Après la Seconde guerre mondiale, les femmes chaussent à nouveau les crampons mais à l’époque le public et les journalistes ne semblent pas encore prêts !... Preuve en est : ce reportage de 1955 et son commentaire d'une misogynie peu commune. Le commentateur débute le sujet sur une note fromagère (normal, le match se joue en Hollande....). Puis vient le tour des sportives :
"des joueuses qui paraissent très timorées",
"la gardienne de but ne peut plonger car elle rebondirait"
"quant à l'autre, son indéfrisable lui interdit de faire une tête"
"et puis tout compte fait pourquoi ne pas rentrer à la maison faire le ménage ?"...
Si vous avez survécu à tant de bêtise, continuons...
Dans les années 70, plusieurs clubs voient le jour en Normandie. Une section féminine est créée au Stade Malherbe de Caen. En 1977, France 3 y consacre un reportage. En vingt ans les choses ont forcément évolué non ? Eh bien non, là encore, on associe les femmes à la maison. La journaliste est une femme mais ses questions nous surprennent encore aujourd'hui : "entraîneur, est-ce que c'est un métier difficile, si vous étiez mariée, est-ce que vous pourriez le faire correctement ?". Si la réponse vous intéresse vraiment, elle figure dans la première vidéo de cette page...
Terminons avec une archive de 1981, où le traitement médiatique des footballeuses commence à être moins stéréotypé. Ouf...
A Condé-sur-Noireau, l’entraîneur de l’équipe féminine, classée à l’époque en 1ère division, est même très élogieux envers ses joueuses. "Elles ont un état d'esprit sport et les garçons peuvent en prendre de la graine" disait-il à l'époque.