La Marine Nationale rend hommage à un héros de la "France Libre" : Jean Morel était de ces 177 Français du Jour J qui débarquèrent à Ouistreham le 6 juin 1944. Il s'est éteint chez lui, à Saint-Malo.
Ils étaient liés à jamais. Jean Morel manquait rarement une cérémonie commémorative sur le sable de Ouistreham. À chaque fois, il était étreint par la même émotion. "La sonnerie aux morts, le lieu, les honneurs" confiait-il à une équipe de France 3 Normandie un jour de 2008.
En juin dernier, sur le site des Cols-Bleus de la Marine Nationale, Jean Morel racontait comment son destin de marin avait basculé : "Je suis parti pour combattre les Allemands qui occupaient la France, je voulais libérer mon pays et ma famille. Lorsque je me suis engagé dans les commandos Marine, je naviguais sur La Reine des flots. Un bateau avait coulé en Afrique et La Reine des flots partait là-bas, on m’a mis sur L’Ouragan, à Portsmouth. Kieffer y était et il cherchait des hommes pour créer un corps franc, c’est ainsi que je me suis engagé."Héros de la France libre ayant pris part au débarquement en Normandie le 6 juin 1944, Jean Morel s'est éteint. Il faisait partie du groupe des 177 commandos Marine du Jour J emmenés par le commandant Philippe Kieffer.
— Marine nationale (@MarineNationale) November 24, 2019
Itw de Jean Morel en mai dernier : https://t.co/5MGGvVMRmT pic.twitter.com/3jMvuH1kiR
Le 6 juin 1944, Jean Morel fut l'un des premiers a fouler le sable de la plage. "Avant de débarquer de la barge, j’étais très interrogatif sur le déroulement de la journée, mes sentiments étaient partagés entre une volonté de combattre, de gagner notre liberté, et la peur. Nous avions tous les mêmes sentiments. Kieffer était aussi sur la barge 527, mais pas avec nous, au moment du débarquement, j’ai sauté, j’ai couru sur la plage ensuite j’ai vu Kieffer blessé qui m’a dit : « Fais vite ! »"
Inlassablement, il revenait en Normandie, pour honorer la mémoire des camarades disparus. Jean Morel était l'un des trois derniers survivants du commando avec Léon Gautier et Hubert Faure. Il s'en est allé à 97 ans, non sans avoir laissé cette ultime recommandations aux marins qui ont repris le flambeau des anciens : "Être aussi courageux que nous l’avons été et se battre pour la liberté de notre pays." Ce pourrait être un épitaphe.