Le médicament produit à Lisieux (Calvados) demeure de très loin le plus consommé en France, mais les négociations sur la vente de l'usine se poursuivent. Sanofi veut céder 50% de sa filiale grand public à un fonds d'investissement américain. Un mois après l'annonce de la vente, les discussions trîinent en longueur.
La filiale de Sanofi qui s'apprête à passer sous pavillon américain fabrique une centaine de médicaments vendus dans le monde entier. Opella dispose dans son catalogue de marques très connues du grand public comme Maalox, Toplexil, Aspegic, Maxilase ou encore Lysopaïne.
En France, la vedette incontestée reste le Doliprane. L'Assurance Maladie vient de publier son panorama annuel du médicament. Il confirme que le paracétamol produit sous cette marque est (de très loin) le plus prescrit par les médecins.
Le tableau publié dans le rapport annuel est éloquent. 308 millions de boîtes ont été remboursées par l'Assurance Maladie pour un montant de 265 millions d'euros. 36 millions de Français l'ont utilisé pour ses vertus antalgiques. En moyenne, les patients en ont consommé plus de 8 boîtes. Le Dafalgan, qui contient aussi du paracétamol, est le deuxième médicament le plus prescrit mais dans des quantités bien moindres.
L'Assurance Maladie le souligne : "Le Doliprane concentre à lui seul près de 75% du nombre de boîtes délivrées pour cette molécule (paracétamol), avec 308 millions de boîtes". C'est sans compter le Doliprane vendu sans ordonnance dans les pharmacies...
Un patrimoine en vente
Le Doliprane est manifestement un peu plus qu'un simple médicament et l'annonce le mois dernier de la vente d'Opella à un fonds américain a suscité une vive émotion dans tout le pays. Le 14 octobre, Antoine Armand, le ministre de l'Economie, a même dû improviser un déplacement à Lisieux pour obtenir des "garanties" sur le maintien de la production en France. L'État a aussi annoncé son intention d'entrer au capital de l'entreprise.
Depuis, l'affaire Doliprane a quitté la une de l'actualité. Sanofi poursuit les tractations avec le fonds américain CD&R pour lui céder 50 % du capital de sa filiale Opella. Les syndicats de l'usine de Lisieux tentent de maintenir la pression sur leur direction en organisant des débrayages sporadiques.
Opella a ouvert des discussions avec les partenaires sociaux. Elles doivent se conclure le 15 décembre. Les syndicats espèrent obtenir des garanties sur l'emploi, les acquis sociaux et sur le maintien de la production à Lisieux, mais rien n'a encore abouti. L'usine qui emploie 250 personnes tourne. Le marché n'est jamais rassasié.