A Lisieux, la police n'aurait pas pris au sérieux une femme agressée par son ex

Samedi soir une femme agressée par son ex petit-ami avait trouvé refuge au commissariat de Lisieux dans le Calvados mais la police n’a pas voulu prendre sa plainte. Un témoignage qui a fait le buzz sur internet. Le dossier a été repris par le Secrétariat d’Etat aux droits des femmes.

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Elle se fait appeler Marion, elle a 24 ans et habite Lisieux dans le Calvados. Après une séparation difficile d’avec son compagnon, la situation dégénère le samedi 4 août, comme elle le rapporte à nos confrères de Ouest-France.

Son ex défonce sa fenêtre et entre par effraction, puis il la sort de son lit sous la menace d’un couteau. Elle parvient à s’enfuir et se réfugie au commissariat, tremblante, choquée, blessée à la tête.

Marion raconte l’accueil que lui réservent les policiers :
 

« Ils étaient trois, dont une femme. Je voulais déposer plainte, j’étais affolée et j’ai du mal m’y prendre, car ils n’ont pas voulu m’écouter. En revanche, on m’a demandé si j’avais bu ! J’ai pris ça en pleine face, c’était humiliant. Je me suis sentie trahie. »


Finalement, elle est prise en charge par les pompiers. Le commissariat de Lisieux assure que les policiers attendaient que Marion retrouve ses esprits pour prendre sa plainte. Et qu’il fallait d’abord qu’elle soit examinée par des professionnels de santé.

Finalement, Marion a déposé plainte lundi et son ex a été placé en garde-à-vue mercredi soir.
 

L'affaire sur le bureau de Marlène Schiappa


Cette affaire aurait pu passer inaperçu si elle n’avait pas été reprise sur la page twitter de la comédienne Eva Darlan.

Celle-ci se bat depuis plusieurs années contre les violences faites aux femmes. Elle est aussi l’un des principaux soutiens de Jacqueline Sauvage.

Ce mercredi, elle poste ce message sur twitter :

 

Le jour même Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, réagit et s’empare du dossier.

Selon l’enquête annuelle "Cadre de vie et sécurité" (INSEE-ONRP-SSM-SI), tous les ans au moins 225 000 femmes en France âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques ou sexuelles de leur actuel ou ancien partenaire.

Seulement 19% d’entre-elles portent plainte. 77 femmes seraient mortes des coups de leurs (ex) conjoints depuis le début de l’année.

Les violences conjugales sont passibles de 3 à 10 ans de prison et de 45 000 à 150 000 euros d’amende. Si elles ont entraîné la mort la peine encourue est de 20 ans d’emprisonnement à la réclusion à vie
 
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