Patrick Leboucher n'a plus donné signe de vie depuis le 12 septembre 2021. L'homme de 66 ans était parti faire un jogging autour de chez lui, dans le secteur de Lisieux. Ce samedi 30 avril, une nouvelle battue est organisée par la gendarmerie avec le soutien de ses proches.
Ils sont plusieurs dizaines à avoir répondu présent au rendez-vous ce samedi matin. Avant de livrer ses instructions pour la journée, Christophe Bail, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Lisieux, confie à l'assemblée : "J'ai une pensée pour la famille, les filles de Patrick et sa compagne. Je sais que c'est dur de ne pas savoir ce qui s'est passé. On va essayer à nouveau de relancer une dynamique, de relancer les recherches sur un secteur qui était un peu moins ratissé que les autres."
Voilà bientôt huit mois que Patrick Leboucher a disparu. Le 12 septembre 2021, cet homme de 66 ans quittait son domicile aux environs de 13 heures pour effectuer un footing dans les environs. Cet homme, aux cheveux poivre et sel, est décrit comme un sportif accompli avec plusieurs marathons à son actif. "C'est une figure des coureurs de Lisieux", confiait en octobre dernier Serge Faure, un des organisateurs du premier trail urbain de Lisieux. Un sportif aguerri et plutôt bien dans ses baskets selon ses proches. "A priori ce n'est pas une disparition volontaire ou un suicide au regard de sa personnalité et de sa vie", assurait cet automne Sandrine, la fille de Patrick Leboucher. Le sexagénaire n'a plus donné signe de vie depuis le 12 septembre.
De nombreuses battues ont été organisées depuis le mois de septembre dernier pour tenter de retrouver le sexagénaire. Les recherches du jour se concentrent sur trois zones situées à proximité de son domicile. "L'objectif c'est de fermer des portes, comme on dit chez nous", explique Christophe Bail, le commandant de gendarmerie en charge des opérations, "Il y a des compartiments de terrain qui n'ont pas été complètement explorés parce qu'il y avait des priorités au moment des recherches, des priorités établies en fonction des témoignages de personnes qui avaient vu Patrick Leboucher le jour de sa disparition. Maintenant, on est obligé d'élargir notre périmètre de recherche."
"Toujours la même chose, toujours les mêmes questions"
Les participants aux opérations de recherche sont répartis en trois groupe. Dans chacun d'eux, trois militaires dont un chef de secteur muni de la cartographie de la zone à ratisser. Tout le monde se voit confier un sifflet avant d'arpenter en ligne le terrain. "Surtout vous ne touchez à rien", lance le commandant Christophe Bail, avant de donner le coup d'envoi, "Si vous trouvez des vêtements, si vous trouvez des baskets, si vous trouvez n'importe quoi qui peut avoir un rapport avec l'affaire, vous ne touchez à rien."
Comme sa sœur, Christelle, la fille de Patrick Leboucher a participé à bon nombre de battues pour retrouver son père. Ce champ, qu'elle inspecte ce samedi, a plus qu'un air de déjà vu. "C'est compliqué de toujours repasser au même endroit, de regarder toujours les mêmes endroits et de ne rien trouver. On fait toujours la même chose et on se repose toujours les mêmes questions", déplore la jeune femme, "Mais on ne peut se résoudre à arrêter."
"Ne pas pouvoir faire un vrai deuil"
Les proches de la famille, des amis, des collègues, sont là aussi une nouvelle fois. "On n'a pas eu de mal à réunir le nombre de personnes nécessaires. On sait qu'on est bien accompagnés", se console Sandrine, la sœur de Christelle, "Ils sont présents aujourd'hui physiquement mais on sait qu'ils sont présents avec nous tous les jours depuis le mois de septembre." Un précieux réconfort en ces temps douloureux. "Le manque, l'absence de la personne, c'est le plus difficile", confie la fille de Patrick Leboucher, "Après, bien sûr, ne pas savoir ce qui est arrivé, ne pas pouvoir faire un vrai deuil, c'est ça qui pèse tous les jours." Alors, "tout ce qui peut être fait est important", malgré la lassitude.
En parallèle des recherches sur le terrain, "l'enquête judiciaire suit son cours", rappelle le commandant Christophe Bail. "Les deux sont menées de front, on confronte nos idées et petit à petit, on ferme des portes". Près de huit mois après la disparition de Patrick Leboucher, pas la moindre trace, pas le moindre indice pour éclairer les enquêteurs. "C'est déroutant", confie le militaire, "Ce n'est quand même pas banal, même si des disparitions non solutionnées il y en a régulièrement, malheureusement. Mais dans ce secteur... On n'est pas en haute-montagne ou en outre-mer. C'est quand même exceptionnel de ne pas pouvoir retrouver une personne au bout de six mois."