Marathonienne et anorexique, Romane Lemière sauvée par le sport

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Romane Lemière, l'une des 10 meilleures marathoniennes françaises, raconte sa maladie, l'anorexie.
Romane Lemière est l'une des 10 meilleures marathoniennes françaises. Elle a pourtant vécu une anorexie profonde, qui a bouleversé sa vie. La course à pied et sa passion pour ce sport l'ont aidée. Elle raconte aujourd'hui son expérience dans un livre. ©France télévisions

La jeune athlète accumule les courses, de celles qui portent ses baskets sur une distance de 42 kilomètres. Son rapport à la course est ambigu : le sport l'a poussée à perdre des kilos. Trop, beaucoup trop. Mais l'a aussi aidée à vaincre son anorexie.

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A  23 ans, elle a parcouru à petites foulées des milliers de kilomètres. Marathon de Paris, de Berlin, semi-marathon de Barcelone, de Boulogne-sur-Mer, le Cancale-saint-Malo, le 10 km de Deauville, du cross aussi à Valognes...Bref. Tout cela en fait une athlète de référence. L'une des 10 meilleures marathoniennes françaises. 

Derrière ce succès est tapie une maladie dont Romane Lemière témoigne. Elle se raconte dans un livre, Un pas après l'autre, de l'anorexie aux marathons sorti le 11 janvier 2023. 

Les débuts de l'anorexie

"Je courais en club, il y avait une mise en compétition, et j'ai eu des réflexions comme "ce serait bien que tu perdes des cuisses, du poids, pour aller plus vite".

Je suis descendue à 36 kg pour 1,64 m. Mon médecin m'a dit" c'est soit tu fais quelque chose, soit tu vas mourir". Mais au total j'étais plutôt fière de moi à ce moment là.

Au départ le sport ne m'a pas aidée puisque j'ai surtout voulu perdre du poids pour courir plus vite.

C'était assez incroyable au début : bien que je ne mangeais pas, mes performances ont explosé. J'ai gagné 6 minutes sur 10 km; c'était un cercle vicieux : plus je maigrissais plus je courais vite. Je me sentais hyper bien et puissante.

Le bout du tunnel

Au final je me suis rendue compte que ça ne marchait pas comme ça et mes performances ont baissé continuellement.

Je ne pense pas qu'il y ait eu un déclic, c'était surtout une accumulation de choses. Je ne pouvais plus courir, plus faire ce qui me passionnait donc il fallait que je réagisse. Pour cela il fallait que je remange."

Grâce à l'aide de ses proches et des médecins elle finit par s'en sortir. Et elle se vise un rêve : courir le marathon de Paris.

"Je voyais cette course comme le bout du tunnel. Je me disais : si j'y arrive c'est que j'ai vaincu la maladie, c'est comme un aboutissement."  Sa course, elle l'a conclue en moins de 3 heures. Aujourd'hui, elle aspire à une autre performance : passer sous la barre des 2h30 en courant un marathon. 

Le livre Un pas après l'autre relate son combat mais il lui a aussi très utile. 

" C'était une vraie thérapie. Je ne dirais pas que je suis sauvée, mais aujourd'hui je vis avec." Son compte Instagram comptabilise 70 000 abonnés. "Quand tu vois que ton histoire peut aider, qu'elle parle aux gens, ça me touche."

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