Mort d'un tireur retranché dans une agence immobilière : le Molay-Littry sous le choc

L'émotion et l'incrédulité flottent dans les rues. Cette petite ville proche de Bayeux a été le théâtre de faits inhabituels. Un homme a ouvert le feu sur une personne qu'il a blessée au bras ce vendredi matin au Molay-Littry. Le GIGN a retrouvé le forcené mort.

"On ne voit ça qu'à la télé! C'est bizarre cette la situation, chez nous ça n'arrive jamais". Ou encore " les gens ne parlent que de ça, ça va durer un bout de temps, c'est très marquant. Ici, à part un accident de temps en temps et les gens qui se suicident...Là c'est grave, c'est choquant"

Ces propos courent les rues du Molay-Littry. C'est un lendemain pluvieux, de ceux où une petite ville se réveille l'esprit embrouillé. Les habitants évoquent à l'envie ce qui s'est déroulé ce vendredi 2 septembre dans la matinée . 

Les faits, les voici. Ce vendredi, peu après 8h, "un homme a tiré plusieurs coups de feu et a blessé une personne au bras. [...] Le pronostic vital n'est pas engagé", a indiqué Amélie Cladière, la procureure de la république de Caen. Le forcené armé s'est retranché dans une agence immobilière. Lui a été retrouvé mort par le GIGN peu avant 13h00. Quant à la victime, elle s'est réfugiée dans un tabac-presse à côté et a été ensuite prise en charge par les secours.

La piste d'une attaque à main armée a été très vite écartée mais de nombreuses rumeurs ont circulé dans la petite ville. " C'est un fait dont on ne connaît pas la motivation" insiste le maire-adjoint Fabrice Mahieu. "Tout a circulé, ce n'était ni un hold-up, ni une prise d'otage." Quelle que soit la motivation du forcené, " il y a des gens qui ont besoin de parler, d'évacuer" note-t-il. 

Des commerçants et des passants cloîtrés pendant 6 heures

Des rues ont été bloquées une bonne partie de la journée, un périmètre de sécurité installé et les commerçants tenus de rester cloîtrés pendant 6 heures à l'intérieur de leurs boutiques. 

"Je n'ai pas pu venir travailler au restaurant le midi. J’avais mes correspondants en direct je les appelais régulièrement. Mes fournisseurs étaient bloqués donc c'était problématique. Mais mis à part ça, on ne vient pas travailler et puis voilà! " temporise la restauratrice d'un Kebab.    

On ne savait pas ce que le forcené pouvait faire, comment il était armé, s'il avait des explosifs ou pas, ça a été tendu

Fabrice Mahieu, adjoint au maire du Molay-Littry

Certains enfants ont aussi été marqués par cet épisode. "Le fils de ma copine s'est mis à pleurer dans la soirée. Il ne voulait pas dormir seul. [...] Si mon fils ne veut pas aller à l'école lundi, je ne l'y mettrai pas, pareil pour mon aîné qui a 13 ans" réagit un père de famille.

Ce n'est pas l'avis de la restauratrice qui préfère aller de l'avant. "On en parle parce que c'est rare que ça se produise sur une petite commune comme Littry, mais après, la vie continue. Finalement c'est des affaires familiales donc on reprend sa vie, et les enfants retournent à l’école et puis c'est reparti."

Des cellules psychologiques vont être proposées aux enfants dans les écoles. Une cellule d'accompagnement psychologique destinée aux habitants devrait aussi voir le jour.