Deux Soudanais ont été condamnés ce lundi par le tribunal correctionnel de Caen à quatre et six mois de prison, l'un pour rébellion, l'autre pour violence à l'égard de gendarmes. Les deux hommes avaient été interpellés samedi sur le port de Ouistreham en tentant de monter à bord d'un camion.
4 et 6 mois de prison ferme pour les deux migrants Soudanais
Deux Soudanais ont été condamnés lundi en correctionnelle à Caen à quatre et six mois de prison, l'un pour rébellion, l'autre pourviolence à l'égard de gendarmes alors qu'ils étaient ivres sur le port de Ouistreham.
Le tribunal, qui a aussi demandé le placement sous mandat de dépôt des prévenus, a été plus clément que le parquet qui avait requis huit et douze mois de prison ferme après avoir dénoncé des "violences parfaitement inadmissibles".
Interpellés alors qu'ils s'agrippaient à un camion
Les deux hommes ont été interpellés samedi par des agents de sécurité du port alors qu'ils étaient agrippés à l'essieu d'un camion pour tenter de passer en Angleterre. Selon un gendarme appelé en renfort puis blessé à la main, l'un des prévenus a notamment donné "deux coups de poing très violents" à un agent de sécurité qui a reçu 10 jours d'ITT (incapacité totale de travail). L'autre prévenu a notamment donné un coup à un gendarme en tentant de fuir.Les deux migrants, qui disent être mineurs mais sont majeurs selon le parquet, ont été condamnés à payer en tout, l'un 300 euros de dommages et intérêts, l'autre 900 euros, aux parties civiles (trois gendarmes et quatre agents de sécurité).
"Je veux juste passer en Angleterre"
"Je vous jure que je ne suis pas venu ici pour frapper. Je veux juste passer en Angleterre (...) Je ne me souviens de rien mais ce qui est dit devant un tribunal doit être vrai", a déclaré à la barre le prévenu soudanais finalement condamné à six mois ferme."Je présente mes plus profondes excuses. J'avais bu. Je me suis énervé quand j'ai vu mon camarade à terre. J'ai peut-être frappé mais en aucun cas je n'en ai eu l'intention", a dit l'autre homme, condamné à quatre mois de prison.
Les deux jeunes Soudanais, également condamnés pour tentative d'intrusion sur le port, ont expliqué être passés par la Libye et la Méditerranée avant de rejoindre la France. "Il me paraît difficile de condamner une personne parce qu'elle fuit le pays" alors même qu'elle fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire, a plaidé Denis Lescaillez, avocat de l'un des Soudanais, "c'est le paradoxe de cette affaire" dans laquelle son client "se heurte à tous les murs".