Qui était Henri Jeanson, auteur "d'Atmosphère... atmosphère", décédé en Normandie un 6 novembre ?

Le 6 novembre 1970, Henri Jeanson décédait à l’âge de 70 ans. Le scénariste et dialoguiste partageait sa vie entre Paris et sa demeure d’Equemauville. Il est l'auteur du "Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une tête d’atmosphère ?" d’Arletty dans "Hôtel du Nord". 

"Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une tête d’atmosphère ?"

Le 6 novembre 1970, à 14h15, Henri Jeanson meurt chez lui à Equemauville en Normandie. Il avait acquis
 cette maison après la guerre et s’en servait comme résidence secondaire. Cette demeure avait une particularité historique : le Roi Louis Philippe y avait séjourné deux nuits pendant la révolution de 1848, avant de prendre la fuite pour l’Angleterre.
Normand d’adoption, Henri Jeanson est né à Paris le 6 mars 1900. Comme beaucoup d’hommes de sa génération, il a été marqué par la Première guerre mondiale au point de devenir pacifiste et de le rester jusqu’à la fin de ses jours. Il devient journaliste et par conviction travaille au journal « La Bataille », l’organe de la CGT. Mais son militantisme ne l’empêche pas de s’intéresser au cinéma. Il rédige des critiques remarquées : partisanes, virulentes et polémiques.

Henri Jeanson Scénariste et pacifiste

Le cinéma l’attire à tel point qu’en 1932, il participe à son premier film en tant que scénariste et dialoguiste, « la Dame de chez Maxim’s » d’Alexandre Korda. En 1937, c’est « Pépé le Moko » avec Jean Gabin dont il écrit les dialogues ainsi que ceux de deux films qui deviendront des chefs d’œuvres du cinéma français : « Entrée des artistes » et « Hôtel du Nord ».  Les deux sont réalisés en 1938. Ses mots teintés de sa gouaille de titi parisien font mouche auprès du grand public.

En 1939 à la veille de la guerre, Henri Jeanson est un scénariste et dialoguiste reconnu mais cela ne le protège pas d’une condamnation à 5 ans de prison pour « provocation de militaires à la désobéissance ». A l’arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, il est libéré mais les autorités exigent qu’il prenne position contre les juifs et en faveur du gouvernement de Vichy. Il refuse et retourne en prison pour quelques mois. A sa sortie, il est interdit de presse et de cinéma mais travaille clandestinement en écrivant des scénarii de films sans les signer. Pour résistance dite passive, il manque de se faire arrêter en 1942 et prend le maquis jusqu’à la Libération.

Jeanson l’anarchiste

Après la guerre, il participe à l’écriture de quelques films et poursuit sa carrière de polémiste sous le pseudo « Huguette ex-Micro » pour le Canard enchaîné. Il écrit son dernier film « L’homme à la Buick » en 1968 avec Fernandel et Danielle Darrieux et dont l’action se déroule principalement à Honfleur.

Henri Jeanson était un « esprit libre », un anarchiste : ni de gauche ni de droite, il refusait tout système. Ayant subi l’Occupation, Henri Jeanson avait peu d’espoir en l’humanité d’où l’ironie qu’il employait envers ses contemporains et les institutions. Dans cet extrait d’émission de l’ORTF de 1957, il explique comment lutter contre la censure. Il préconise un combat en solitaire et non groupé :

Sa seconde épouse Claude Marcy, comédienne et scénariste, repose à ses côtés au cimetière d’Equemauville. Elle est décédée en 1996.




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