REPLAY - Elections municipales 2020 à Trouville : l'essentiel du débat du second tour

Qui succèdera à Christian Cardon, maire de Trouville durant 37 ans ? Le 28 juin, deux candidates, issues de la majorité sortante, s'affrontent : Sylvie de Gaetano et Stéphanie Fresnais. Elles ont débattu ce vendredi 19 juin sur France 3 Normandie. Retour sur les temps forts de ce débat.

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Sur la rive droite de la Touques, c'est une page d'histoire qui va se tourner le 28 juin prochain. Après 37 ans de mandat, Christian Cardon quitte son fauteuil de maire. Deux femmes briguent sa succession, Sylvie de Gaetano et Stéphanie Fresnais. La future heureuse élue aura fort à faire. La commune compte 20 millions d'euros de dette. Pour un budget de 18 millions d'euros. Un budget auquel abonde, pour une large part, le tourisme. Durant la saison estivale, Trouville-sur-Mer voit ainsi sa population multipliée par 5. Si le casino, l'un des plus fréquentés de France avec  près de 400 000 clients chaque année, constitue un acteur économique incontournable, la cité balnéaire compte également de nombreux cafés et restaurants, des secteurs durement touchés par le crise et qui viennent tout récemment d'entamer leur déconfinement. L'été s'annonce décisif.

Soutenir les entreprises dans la crise

Et sur ce point, comme sur d'autres, les deux candidates issues de la majorité sortante, sont sur la même longueur d'onde. "On ne parle pas que des commerçants mais des chefs d'entreprise, de l'hôtelier au restaurateur, en passant par le club de surf ou de kayak. On a essayé de les aider rapidement avec l'extension des terrasses à titre gratuit, une exonération partielle des droits de terrasse, les loyers, on a avancé déjà", estime Stéphanie Fresnais.

Et son adversaire, Sylvie de Gaetano d'acquiescer. "Nous sommes d'accord puisque nous avons travaillé ensemble", rappelle l'adjointe en charge des affaires scolaires, avant d'ajouter : "Si je suis élue, je vais mettre en place d'autres actions : un état des lieux de la situation pour voir quelles sont les marges de manoeuvre, créer une cellule d'action dédiée qui va pouvoir agir rapidement. Avec mon équipe on va aussi aider les commerçants sur les aides disponibles.

Aider les familles à s'installer

Si le contexte particulier de l'épidémie de coronavirus a fait travailler ensemble les deux adversaires de ce second tour des municipales, cette coopération n'était pas une première. Les deux femmes se connaissent et ont longtemps fait partie du même camp, comme en témoigne le tutoiement qui leur échappe parfois lors de ce débat. Elles se retrouvent sur plusieurs sujets comme la nécessité de travailler avec Deauville.  "C'est fini la guerre", estime Stéphanie Fresnais, "On est deux villes avec deux identités très fortes qu'il faut chacune sauvegarder mais il faut travailler ensemble et il y a l'avenir avec la communauté de communes.

La nécessité d'aider des familles à s'installer à Trouville apparaît également comme une priorité pour les deux candidates. Arrivés durant le confinement, certains Parisiens ont décidé de rester. "Il faut se pencher sur la question du logement mais aussi de la formation :  une fois que nos enfants arrivent au lycée, ils sont obligés de partir, il n'y a pas grand chose pour les jeunes sur Trouville", regrette Sylvie de Gaetano. "Il faut mettre l'accent sur le télétravail, c'est une carte à jouer pour l'avenir, pour faire revenir les familles", plaide Stéphanie Fresnais. Et les deux candidates d'appeler à une campagne de promotion de la ville.

L'école, pomme de discorde

"Sur le fond, nous n'avons pas le même projet", affirme Stéphanie Fresnais. "Ni la même équipe", renchérit Sylvie de Gaëtano, "J'ai gardé la même équipe qui travaille depuis un an et demi sur cette campagne." Parmi les sujets qui opposent les deux candidates, l'école. "Nos enfants sont sur plusieurs sites, dans des bâtiments vieillissants. Je souhaite faire une belle école éco-responsable qui sera la référence à Trouville", explique Sylvie de Gaetano en charge des affaires scolaires depuis six ans. Et de préciser : "Il est hors de question de vendre l'école René Coty. Je souhaite en faire une école des arts qui réunira Trouville et Hennequeville puisqu'elle se situe au milieu." Pour Stéphanie Fresnais, la ville n'en a "pas les moyens" et l'école René Coty, "l'emblème de Trouville", doit "rester une école". La candidate plaide en revanche pour la création d'une école de la seconde chance "parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont sur le carreau à Trouville."

Une dette structurante ou plombante ?

La dette de 20 millions d'euros est là aussi un terrain d'affrontement. "C'est une dette structurante, qui correspond à des investissements. Christian Cardon a fait de très gros investissements : la bibliothèque, la maison des jeunes, les services techniques. C'est une bonne dette", plaide Sylvie de Gaetano. Et la baisse attendue de 30 % des recettes de la ville ne semble pas l'inquiéter. "Les économies, on peut les faire sur les frais de fonctionnement. On l'a déjà fait un peu, de fait, en ne payant pas, durant le confinement, le chauffage de la piscine ou des frais d'événements qui étaient prévus. On va pouvoir aussi reporter des investissements."

"Depuis 2014, il y a eu zéro investissement"

Stéphanie Fresnais

Son adversaire ne partage pas cet optimisme. "Depuis 2014, il y a eu zéro investissement", regrette Stéphanie Fresnais, "On a eu des investissements trop lourds. Depuis 2014, on voit l'état de la voirie, des bâtiments publics. Il va falloir aller chercher des fonds extérieurs pour pouvoir s'en sortir et faire des priorités sur l'investissement. Là on voit quand même l'état de délabrement". Et l'ajointe en charge des affaires scolaires de lui rappeler : "Nous étions ensemble quand on a voté les budgets". Stéphanie Fresnais se défend : "tout n'a pas été dit sur la dette. Même au sein de la majorité, on n'avait pas toutes les informations. Si je suis élue, on fera de la transparence. Ce n'était pas le cas avant."

La mixité sociale à Trouville

Si Trouville abrite 60 % de résidences secondaires, elle a aussi un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale. "17 % des habitants vivent avec moins de 900 euros par mois", rappelle Stéphanie Fresnais. La mixité sociale se joue notamment sur la question du logement. L'aménagement des "hauteurs" de Trouville, l'ancienne commune d'Hennequeville, où vit un tiers de la population, est l'un des enjeux. Un projet de 250 logements a été initié par la précedente mandature. (Voir le reportage ci-dessous)

Sylvie de Gaetano plaide pour la mise en place de navettes "pour relier tous les quartiers et permettre aux gens d'Hennequeville de se rendre en ville". Son adversaire appelle à "ne pas trop densifier les hauteurs" et "privilégier les logements pour les familles avec un système anti-spéculatif".  Pour Stéphanie Fresnais, la mixité sociale c'est "travailler pour les deux (populations) mais il faut faire attention à cette population très fragile. Et de proposer la gratuité de la cantine scolaire. Une mesure jugée "démagogique" par son adversaire. "Les gens qui ne peuvent pas payer la cantine scolaire sont des gens qui sont déjà aidés par des quotients familiaux, par des aides de la CAF et par le CCAS. Personne ne m'a jamais demandé, en ma qualité d'adjointe en charge des affaires scolaires, une cantine gratuite."

Une majorité sortante, deux candidates

Au premier tour, le 15 mars dernier, c'est Sylvie de Gaetano qui est arrivée en tête avec la liste "Trouville pour tous" en recueillant plus de 41 % des voix. La magistrate de 48 ans n'est pas une novice en politique. Elle figurait en deuxième position sur la liste de Christian Cardon (DVD) lors des précédentes élections municipales et occupait le poste d'adjointe en charge des affaires scolaires, au personnel et au secteur de la jeunesse. C'est elle qui a été adoubée par le maire sortant. Deux autres adjoints de Christian Cardon figurent sur sa liste.

Stéphanie Fresnais est arrivée en seconde position le 15 mars dernier. Sa liste "Stéphanie Fresnais pour les Trouvillais" a recueilli 34 % des suffrages. La candidate est elle aussi une conseillère municipale de la majorité sortante mais contrairement à son adversaire, elle n'occupait pas jusqu'à présent un poste de premier plan à la maire. La clerc de notaire de 45 ans compte sur sa liste quatre anciens adjoints et deux membres de l'opposition. 131 voix d'écart séparaient les deux femmes au premier tour.

En troisième position, un autre conseiller municipal issu de la majorité sortante, Michel Thomasson, a recueilli près de 15 % des voix avec la liste "Trouville autrement". Le candidat a annoncé son ralliement à Stéphanie Fresnais le 27 mai dernier. Mais neuf de ses colistiers ont apporté publiquement leur soutien à l'autre candidate de ce second tour, Sylvie de Gaetano.

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