Six mois après les manifestations, les éleveurs ne s'en sortent toujours pas

Le plan d'urgence mis en place à la fin de l'été pour les agriculteurs n'a pas réussi à endiguer la crise. Éleveurs de porcs et producteurs de lait sont aux abois avec des trésoreries dans le rouge. Une de nos équipes a rencontré deux d'entre eux dans le Calvados.

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"En juillet le ministre de l'agriculture avait pris des engagements pour revaloriser les prix du porc, de la viande bovine et du lait. aujourd'hui sur aucune des trois filières, rien n'a été dans le bon sens, au contraire le prix s'est dégradé", affirme Samuel Biderre, producteur de lait et secrétaire général des Jeunes Agriculteurs dans le Calvados. Plus de six mois après le gros coup de colère des éleveurs, les deux principaux syndicats agricoles ont tiré mercredi la sonnette d'alarme. "Un certain nombre de nos collègues ne pourront plus exercer leur métier" cette année a affirmé Xavier Beulin, président de la FNSEA.

Selon des chiffres de la Mutualité sociale agricole cités par le syndicat, au moins 51.000 exploitations ont eu un revenu inférieur à 4.000 euros en 2015. Pour la FNSEA, les engagements de revalorisation des prix décidés cet été sous l'égide du ministère sont "loin" d'avoir été tenus. Le porc "est à moins de 1,10 euro du kilo" alors que l'objectif était de 1,40 euro. "On est à 25 à 30 centimes en dessous de notre coût de production ce qui rend les trésoreries complètement exangues", déclare Christophe Macé, producteur de porcs à Bretteville-sur-Laize, "Aujourd'hui, on ne voit pas comment on va pouvoir continuer à produire dans ces conditions là, on sort de plusieurs années déficitaires, on a aucune réserve".

Côté lait, c'est jusqu'à moins 70 euros les mille litres. Le plan d'urgence de juillet ne rapportera que 3 à 4000 euros à Samuel Biderre qui, avec la baisse des prix, en perd 5000 par mois. "Il suffisait de mettre 20 euros les mille litres, avec ça je m'y retrouvais bien plus qu'avec un plan d'urgence", explique le producteur de lait. "On est revenus en arrière" sur les prix, a admis mercredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, soulignant que la France était soumise à une "crise de marché", qui touche aussi ses voisins européens.

Reportage de Stéphanie Potay et Pauline Latrouitte
Intervenants:
- Samuel Biderre, producteur de lait-secrétaire général des JA
- Christophe Macé, producteur de porcs

 

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