Quelques salariés et anciens salariés de la maison de retraite de Thury-Harcourt s'apprêtent à porter plainte pour mise en danger d'autrui. L'ARS et l'inspection du travail ont été saisis.
"Ils ont le droit à un minimum de dignité ces gens-là, ils ont travaillé toute leur vie, ils ont fait des enfants, les enfants les ont mis dans ces structures en pensant qu'on allait prendre soin d'eux, et c'est pas ce qu'on fait", déplore auprès d'une de nos équipes une soignante de l'établissement.
Avec certains de ses collègues et anciens collègues, elle a décidé de se tourner vers la CGT pour dénoncer leur épuisement, un épuisement imposé par des cadences soutenus, selon eux, qui se répercutent sur les résidents de de l'Ehpad Asile de Marie. Un avocat a été saisi du dossier. Le dépôt d'une plainte pour mise en danger d'autrui est envisagé.
En attendant que l'affaire soit portée sur le terrain judiciaire, l'inspection du travail et l'Agence régionale de santé (ARS) ont été saisis. Cette dernière effectue actuellement une inspection inopinée. Contactée par notre équipe, la direction de la maison de retraite affirme jouer la carte de la transparence et n'a pas refusé l'accès à l'établissement. "Les faits de harcélèment, de maltraitance, je les rejette en bloc, il n'y a aucun problème", clame Philippe Lagalle, président de l'Ehpad. La directrice évoque quant à elle "des mensonges, des calomnies, des diffamations" émanant de personnes "qui ne sont plus là".
Reportage d'Alexandra Huctin et Carole Lefrançois
Intervenants:
- Marie-Céline Huck, directrice de l'Ehpad Asile de Marie depuis 2013
- une soignante depuis 19 ans, épuisée
- Philippe Lagalle, maire de la commune nouvelle du HOM en Suisse Normande, président de l'Ehpad l'Asile de Marie
- Jérome Turge, UD CGT santé-action sociale du Calvados
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