Véhicules d'occasion : "les prix des voitures ont baissé oui, mais les clients se font plus rares"

Le marché des véhicules d'occasion a été marqué par une période de stagnation, voire de déclin, depuis les années covid. Y a t-il eu un vent de renouveau sur le secteur depuis ? Réponse par ici.

Avez-vous attendu pour acheter un véhicule d'occasion ? Eh bien vous avez bien fait ! Depuis fin 2023, les prix sur ce marché sont en baisse : "C'est le cas depuis un an et demi. On retrouve un certain équilibre entre le neuf et l'occasion", nous explique Simon Lecuyer, commercial dans les véhicules d'occasions chez ETS Caen Sud.

Des prix en baisse...

Depuis 2020, le confinement a paralysé l’économie française et mondiale puis s'en est suivi la crise de l'inflation avec la guerre en Ukraine. Le prix des voitures d’occasion s'est totalement envolé. Il a augmenté de 30 à 43 % par rapport au tarif d’avant Covid selon le site internet de La Centrale.

Par exemple, un véhicule de seconde main de moins de huit ans se vendait, en 2022, plus cher de 2 500 à 3 000 euros qu’en 2020, soit avant la pandémie : "Après la période covid, les délais de livraisons pour des voitures neuves pouvaient dépasser les 1 an, contre environ 4 mois aujourd'hui. Alors forcément il y a eu des gens qui ne voulaient pas attendre et donc plus de demandes que d'offres sur le marché de l'occasion. Cela a fait flamber les prix de ce secteur et les voitures de secondes mains se sont faites rares. Les prix se ressemblaient même entre occasion et neuf", précise Camille Potignon, commercial véhicules neufs chez Audi Evreux-Groupe Lecluse automobiles.

... mais encore élevés

Aujourd’hui, les prix semblent se stabiliser, ce qui constitue un tournant, après un marché de l’occasion automobile qui avait atteint des sommets. Mais les niveaux restent encore élevés : "On retrouve de nombreux véhicules sur le marché aujourd'hui mais les prix sont toujours chers comparé à la période avant-covid. On a beaucoup de gens qui ne savent pas comment faire avec la hausse des prix et notamment les intérêts sur un crédit. Il faut compter environ 150 euros en plus par mois avec un emprunt. Chez nous, en ce moment le taux moyen est de 7,90% alors qu'il était de 4,50% auparavant. Ça fait peur aux clients", lance Marius Richomme, commercial chez Normandie Occasions basée à Evreux, dans l'Eure.

Pour Camille Carpentier, commerciale véhicules d'occasion chez Audi Evreux - Groupe Lecluse Automobiles : "On ne reviendra pas aux prix d'avant-covid". En effet, selon La Centrale, les jeunes occasions peuvent coûter 20 000 € en moyenne, contre 17 000 € en 2022. Globalement, les prix sont 20 à 30 % plus élevés qu’il y a deux ou trois ans. En cause ? Des technologies toujours plus sophistiquées, des motorisations hybrides et électriques, rendant, par définition, les véhicules plus chers à l’achat.

Et le prix reste tout même un frein pour de potentiels acheteurs : "Les prix ont baissé oui, mais les clients se font plus rares. Aujourd'hui, ils viennent avec un réel projet et un budget. Ils font attention à leur portefeuille. La plupart de la demande se tourne vers des petits prix. Avant, les gens s'arrêtaient sur des véhicules qui tournaient autour de 120 000, 140 000 kilomètres au compteur, maintenant ils n'hésitent pas à aller jusqu'à 200 000 kilomètres", nous confie Simon Lecuyer, commercial véhicules d'occasion chez ETS Caen Sud.

Une baisse du pouvoir d'achat

"En effet, les habitudes de consommation ont changé, on connaissait des samedis noirs, avec des gens qui venaient juste regarder les voitures. Aujourd'hui, on enregistre moins de passage. Ceux qui nous contactent ont un vrai projet d'achat", précise Camille Carpentier, commerciale véhicules d'occasion chez Audi Evreux - Groupe Lecluse Automobiles.

Les professionnels font toutefois des efforts. Hors électrique, les prix ont baissé depuis plusieurs mois de 600 à 700 €. Le prix des véhicules électriques a chuté très fortement depuis presque un an au niveau national : -5 500 €. En parallèle, l’inflation commence à baisser : 3,1 % en janvier, contre 3,7 % en décembre dernier. De quoi redonner un peu de pouvoir d’achat aux consommateurs. Et cette chute devrait se poursuivre : "Les Français vont gagner en pouvoir d’achat et pouvoir choisir des voitures d’occasion plus récentes, avec moins de kilomètres ou des motorisations plus propres", confiait Anaïs Harmant, directrice marketing de La Centrale, à nos confrères de Ouest-France.

Selon des données fournies par NGC-Data®, rien qu'en août 2024, le marché de la seconde main a enregistré 376 508 échanges de carte grise, soit une légère hausse de 0,05 % comparée à la même période l'année dernière. Le segment des voitures récentes reprend du poil de la bête dans un marché toujours dominé par les plus de 8 ans. Depuis le début de l'année, il s'est immatriculé 3,6 millions de voitures d'occasion en France. Soit une hausse de + 3,8 %.

Et aujourd'hui, même si le prix compte pour les Français, 67 % d'entre eux déclarent, selon un sondage du site d'annonces en ligne La Centrale, privilégier les vendeurs professionnels pour l'achat d'un véhicule d'occasion. Ils estiment avoir une meilleure confiance en eux.

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