Selon les révélations du diocèse de Bayeux-Lisieux, un homme a porté plainte contre le curé du village de Lassy, près de Vire, pour des agressions sexuelles commises il y a plus de 30 ans. Alors que le diocèse condamne les faits, une proche du curé n’y croit pas.
Dans la région viroise, Lassy est un village d’environ 300 âmes. C’est ici que le curé pendant 50 ans, qui a officié de 1959 à 2009, aurait commis des agressions sexuelles sur un jeune homme d’abord mineur, puis au-delà de ses 18 ans.
C’est ce qu’a affirmé à la justice et au diocèse de Bayeux-Lisieux la victime en question. Mis au courant de ces accusations, l’évêque Mgr Boulanger a rencontré le prêtre pointé du doigt. Celui-ci, âgé de 95 ans et résidant actuellement en maison de retraite, a reconnu les faits.
« C’est une affaire particulièrement sensible qui nous bouleverse tous », a commenté Laurent Berthout, porte-parole de Mgr Boulanger, invité du JT de France 3 vendredi soir.
« Une perversion s’est installée »
Selon Laurent Berthout, le prête de Lassy « était particulièrement généreux à l’égard des plus pauvres ». Mais cela n’a pas empêché que « au cœur de tout cela, il y a une perversion qui s’est installée ». Les faits d’agressions sexuelles auraient eu lieu durant les cours d’orgue que donnait l’homme d’église, notamment à la victime.
« Il n’y a pas de tolérance à l’égard de la pédophilie », poursuit Laurent Bertout. Le diocèse condamne les faits que le curé aurait avoué et montre son soutien à la victime qui les a contactés : « Il a pu rencontrer un des membres de cette cellule qui a pris le temps de l’écouter, de le conseiller. »
« Je n’arrive pas y croire »
Samedi, dans le village de Lassy, les rares passants n’étaient pas très enclins à s’exprimer sur l’affaire. Une seule personne a accepté de témoigner : Micheline Bottet, adjointe au maire de Lassy.
« Je n’arrive pas a y croire », répète-t-elle, incrédule, malgré les affirmations du diocèse de Bayeux-Lisieux. Micheline connaît bien le curé qu’elle allait même voir à la maison de retraite où il séjourne.
« Personnellement, pour avoir fréquenté avec lui, dans biens des circonstances, des enfants, garçons comme filles, je n’ai jamais rien remarqué, jamais. », confie l’adjointe au maire.
Dans son enquête, la justice devra statuer sur la prescription éventuelle des faits et l’existence possible d’autres victimes.