La nouvelle organisation des services de la Région Normandie issue des 2 anciennes régions de Haute et de Basse-Normandie se déroule dans "l’amateurisme" selon les syndicats. Mardi, ils manifestaient pour dénoncer un manque de concertation...
Les agents de la collectivité étaient appelés mardi à observer une heure d’arrêt de travail sur les sites de Rouen et de Caen.
A l’appel d’une intersyndicale CGT, CFDT, UNSA, FO, FSU, les agents territoriaux en grève dénoncaient mardi 28 juin "un échec du dialogue social et par conséquent un échec dans la conduite de la fusion qui n'a pas pris en considération le respect annoncé et attendu des salariés".
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Tout le monde convenait en janvier 2016 que le redéploiement des services des deux régions fusionnées serait délicat avec des interrogations sur la répartition des directions entre les sites de Rouen et de Caen. Tout en reprochant aux exécutifs socialistes des deux anciennes régions de ne rien avoir préparé, Hervé Morin après sa victoire en décembre et son élection au fauteuil de président le 4 janvier, avait engagé un dialogue avec les personnels. En public, il annonçait alors qu’il pourrait réorganiser les services sans passer, disait-il « par un de ces cabinets spécialisés qui coûtent des fortunes ». Un choix que déplore en creux l’intersyndicale, faisant observer que « deux régions, ce ne sont pas deux entreprises de dix salariés ». Elle reproche en outre à Hervé Morin d’avoir fixé comme échéance la rentrée de septembre 2016, calendrier trop serré alors que la loi NOTRe laisse aux Régions fusionnées jusqu’à 2023 pour se réorganiser. « Un jour, il nous dit bleu. Mais il fait rouge », s’agace Ludovic Allais, délégué CFDT alors que son collègue Benjamin Lecointe de l’UNSA exprime le « ras-le-bol face à un faux dialogue social ». Lors du premier contact avec le personnel, poursuit Stéphane Godefroy (CGT), « Hervé Morin a assuré que la nouvelle organisation se déroulerait selon trois principes : respect, écoute, humanisme. Aujourd’hui qu’en est-il ? ».
L’intersyndicale craint que « tout se passe pendant l’été » et qu’en définitive on débouche sur « une grosse désorganisation à la rentrée » avec un organigramme « sans que l’on sache ce qu’il y a dedans ». Comme tous les emplois sont maintenus et qu’aucune mobilité géographique n’a été imposée, l’impression est forte que l’on cherche à « boucher les trous dans la raquette ». « Or, il ne s’agit pas seulement de place, il faut une compétence », rappelle Ludovic Allais citant notamment le service aux entreprises.
La Région Normandie emploie un peu plus de 4.000 agents dont plus d’un millier sont rattachés aux deux sites de Rouen (535) et de Caen (515). La plus grande partie est composée de personnels travaillant dans les lycées. La fusion entraîne la relocalisation des services sur les sites de Caen qui abrite le siège de la Région et de Rouen. Selon l’intersyndicale, il y aurait maintenant « un delta » de 134 postes en faveur de Caen.