Le président de la République a annoncé lundi 16 mars un confinement national de 15 jours minimum, avec une limitation drastique des déplacements à cause du coronavirus. Il est tout de même possible de sortir faire ses courses dans le supermarchés, avec autorisation de sortie.
Premier jour de confinement ce mardi 17 mars à partir de 12h. Au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron et avant devoir sortir avec une autorisation, beaucoup de normands (qui n'avaient pas encore anticipé) sont sortis faire le plein de provisions.
A l'Intermarché place Saint-Marc, à Rouen, trois personnes entrent tous les cind minutes. Un vigile s'occupe du filtrage et les distances de sécurités semblaient respectées. "Quelques personnes doublent mais ça va globalement. On entend aussi "si on en est arrivé là, c’est à cause des Parisiens qui sont sortis dans les parcs ce week-end", nous confie notre journaliste sorti faire ses courses.
Certains rayons de supermarché totalement dévalisés
Les Français n'avaient pas attendu l'annonce d'Emmanuel Macron pour prendre leurs précautions. Et les Normands n'échappent pas à la règle. Depuis plusieurs jours, la rumeur gonflait sur un éventuel confinement. Une rumeur qui s'est amplifiée lorsque le Président a annoncé qu'il s'exprimerait à 20h lundi soir. Résultats, tout le monde s'est précipité dans les supermarchés pour faire des réserves.
Dans une superette de quartier à Rouen, les rayons se vident à vitesse grand V. "Les gens viennent deux par deux, chacun avec un caddie", nous confie le responsable du magasin qui recharge pour la quatrième fois de la journée le rayon papier toilette. "On n'arrête pas de remettre de la marchandise en rayon. Pourtant on en a mais elle part plus vite que prévu."
Chez l'Intermarché situé rue Constantine à Rouen, les rayons étaient déjà vident lundi après-midi et les files d'attente étaient interminables, avec les distance de sécurité non respectées.
Même chose au Carrefour de Tourville-la-Rivière où il fallait s'armer de patience pour accéder au magasin.
Fort heureusement, certains parviennet à ne pas céder à la psychose. "Personnellement je fais confiance dans les pouvoirs publics quand on nous annonce que les stocks vont pouvoir être conservés et qu'il n'y aura pas de rupture dans les rayons. Il est aussi de notre devoir d'agir en conséquence", nous confie un client.
Depuis les premières annonces d'Emmanuel Macron le 12 mars de fermer les écoles, le supermarché place saint Marc a connu une affluence digne d'un samedi. D'ailleurs, certains rayons sont dévalisés... "Les rayons des pâtes et conserves notamment. Heureusement, nous sommes réapprovisionnés plusieurs fois par semaine.", explique Alexandre Decoene, patron de l'Intermarché du centre ville de Rouen :
Au Carrefour de Mont-Saint-Aignan, les rayons de pâtes, lait, eau, pain, sont presques vides, comme en témoignent ces photos envoyées par l'un de nos spectateurs.
A l'Intermarché de Tôtes, c'est le rayon papier toilette qui s'était vidé en quelques heures à peine la semaine dernière. "Devant moi, un monsieur avait dans son caddie l'équivalent de 48 rouleaux de papier toilette...On nage en plein délire!", confie l'un des clients.
Il repartira pour sa part sans un seul rouleau, avec un sourire moqueur : "J'en ai encore à la maison, je ne vois aucune raison de paniquer..."
30 à 40% de drive supplémentaires
Plus question de se rendre au supermarché pour certains. Le confinement, choisi ou imposé, ou la peur de contracter le coronavirus les incite à faire leurs courses sur internet. Loin de la foule. Des courses livrées directement à domicile ou réceptionnées grâce à un drive. Dans la région, plusieurs commerces font le même constat : il y a un vrai boom des livraisons et des drive depuis la montée en puissance de la crise du coronavirus. Au supermarché Leclerc de Louviers, le responsable du drive, Nicolas Lebled, précise :Cette semaine, nous avons eu 30 à 40 % de drive supplémentaires, soit 1000 commandes en plus sur une semaine.
Un boom de la demande qui a obligé le supermarché à recruter
"Nous avons dû faire appel à du personnel supplémentaire et demander des renforts à l'hypermarché voisin. On essaye de répondre à la demande au mieux.", poursuit Nicolas Lebled. "Certains produits sont plus demandés que d'autres. Notamment les produits de première nécéssité : l'eau, le lait, le papier toilette, les conserves... On sent qu'il s'agit d'achats raisonnés. il y a moins de demandes de produits sucrés comme des gâteaux, par exemple."
Une forte augmentation des commandes confirmée par Alexandre Decoene, le patron de l'Intermarché du centre ville de Rouen :Nous avons doublé nos commandes de drive et de livraisons depuis quelques jours...
"Nous arrivons à y faire face et à suivre le rythme car nous externalisons la livraison, ce sont des particuliers qui livrent pour nous. Nous les payons, mais la livraison reste gratuite."