Trois hommes comparaîtront devant la justice le 14 janvier prochain. Le trio est suspecté d'avoir dérobé une vingtaine de véhicules "haut-de-gamme" au nez et à la barbe de leurs propriétaires, présents sur place lors des différents larcins.
Le cambrioleur ordinaire passe à l'action quand sa victime déserte le domicile. Les trois protagonistes de ce dossier, eux, sont spécialistes du home-jacking. Nul besoin d'une maison vide pour passer à l'action. A condition d'effectuer au préalable une préparation minutieuse. Les voleurs qui ont sévi durant plusieurs mois dans le Calavdos et l'Eure sont "susceptibles d'avoir utilisé un drone pour repérer certaines propriétés", selon la gendarmerie. "C'est un élément que l'on a capté au début, mais nous n'avons pas pu le démontrer car nous n'avons pas retrouvé de drones" au domicile des malfaiteurs, souligne auprès de l'AFP une source proche de l'enquête.
Les trois individus, originaires d'Honfleur et âgés d'une vingtaine d'années, ont été interpellés le 14 décembre dernier lors d'une opération qui a mobilisé une soixantaine de gendarmes. Quelques mois plus tôt, une enquête avait été confiée aux gendarmes de la section de recherche de Caen par le Parquet du tribunal judiciaire de Lisieux. De nombreux cas de home-jacking avaient été recensés durant le premier semestre 2021 dans le secteur de la Côte Fleurie.
24 voitures pour 600 000 euros
Le butin du trio est estimé à 24 véhicules haut-de-gamme, pour la plupart de grosses cylindrées de grandes marques allemande, pour un montant de 600 000 euros. "Les véhicules dérobés servaient à honorer des commandes de véhicules volés à des fins criminelles pour une bande organisée rouennaise avec laquelle les mis en cause étaient en lien étroit", rapporte la gendarmerie. Au moins l'un des véhicules volés a été repéré par la police de Rouen, confirme à l'AFP une source proche de l'enquête. Les voleurs s'introduisaient de nuit dans les domiciles de leurs victimes pour subtiliser les clés des véhicules ciblés.
Les deux membres les plus actifs de l'équipe, "très défavorablement connus" de la justice pour des faits similaires, ont été placés en détention provisoire avant leur procès le 14 janvier. Le troisième, soupçonné d'être impliqué dans les derniers vols seulement, a été placé sous contrôle judiciaire.