Les carnets de commandes sont pleins mais les entreprises normandes ne peuvent pas répondre à la demande faute de main d’œuvre. Sébastien Jumel député (PCF) de Seine-Maritime et Bertrand Bouyx député (LREM) du Calvados sont les invités de Franck Besnier ce 21 novembre dans Dimanche en politique.
Les carnets de commandes sont pleins mais les entreprises normandes ne peuvent pas répondre à la demande faute de main d’oeuvre. La question des salaires est au centre des débats mais pas seulement, c’est le thème qui est évoqué ce 21 novembre 2021 dans Dimanche en Politique avec Sébastien Jumel député (PCF) de Seine-Maritime et Bertrand Bouyx député (LREM) du Calvados.
Cherche plombier, cherche couvreur, cherche serveur…les petites annonces se multiplient mais les candidats ne se bousculent pas, c’est le moins que l’on puisse dire : plus de 6 000 postes en Normandie ne seraient pas pourvus. La ministre du travail Elisabeth Borne parlent même de 300 000 emplois vacants dans l’hexagone .
Pourquoi ne trouve-t-on pas de main d’oeuvre ?
Pour Bertrand Bouyx , député (LREM) du Calvados , la situation économique très favorable depuis le début de l’année n’a pas permis aux entreprises de s’adapter aux besoins du marché. Elles se font même concurrence dans la recherche de candidats. "Nous sommes dans une situation de croissance exceptionnelle tant au niveau national et qu’international de l’ordre de plus 6%. J’ai rencontré dans ma circonscription des salariés et notamment des cuisiniers qui, durant le confinement s’étaient reconvertis pour aller dans l’industrie agroalimentaire".
Selon pôle emploi en Normandie, 46% des projets de recrutements en 2021 sont jugés difficiles et certains secteurs comme l’hôtellerie-restauration ont perdu au fil des confinements successifs des bastions entiers de leurs effectifs (237 000 employés entre février 2020 et février 2021 au niveau national).
Augmenter les salaires : la solution ?
Alors que le pouvoir d’achat est un des enjeux de la campagne présidentielle, la question des salaires est également au centre du débat. Des négociations sont en cours dans plusieurs branches. Mais est-on sûr qu’en offrant 100 euros de plus par mois aux ouvriers, les problèmes de main d’œuvre seront réglés ou faut-il aller au-delà en redonnant le sens du travail aux Français ?
Pour le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel (PSCF), le problème est plus complexe : "Le président de la République sous entend que si on est au chômage, c’est qu’on est content comme ça. Sauf que 50% des chômeurs n’ont aucune indemnité donc la question du salaire doit être posée. Mais ça n’est pas le tout. Il faut s’interroger sur la formation et sur ce que j’appelle l’intelligence des mains. On a besoin de soudeurs, de serveurs, de bouchers, ce sont des métiers difficiles et les premiers de cordée, ceux que le président a appelés à la recousse durant la crise, doivent être les premiers reconnus ".
Des formations à relancer après une année 2020 désastreuse ?
De nombreux jeunes, qui n’ont pas pu valider leurs formations à cause des confinements successifs, se sont découragés et ont abandonné leur projet professionnel. "On les a perdus de vue", témoigne un reponsable de la chambre des métiers de Normandie qui ajoute que ces "abandons en cours de route ont pénalisé de nombreuses entreprises qui n’ont pas pu faire appel à la main d’oeuvre habituelle".
Si Bertrand Bouyx reconnaît que des jeunes ont quitté le navire, le député (LREM) du Calvados souligne que l’apprentissage n’est pas un problème en France mais qu'il s’agit d’avantage d’une question de perception. "Avec le plan un jeune - un emploi lancé par le gouvernement, on a eu une hausse des contrats d’apprentissage de 40% , le problème n’est donc pas celui de l’apprentissage mais d’avantage celui de l’attractivité de certains métiers", affirme le parlementaire normand, membre de la majorité.