DOCUMENTAIRE. "Tous à l’Eure de l’opéra" : quand le château d’Harcourt devient l’écrin d’une représentation extraordinaire

C’est l’histoire d’un projet un peu fou… celui de l’une des trop rares femmes chefs d’orchestre en France : Savitri de Rochefort. Cette Normande de cœur a voulu monter son premier grand opéra près de chez elle… dans l’Eure. Avec l’aide de lycéen.nes de la région pour les décors, les costumes, le maquillage et la coiffure. Le décompte est lancé pour "Les Noces de Figaro" au château d’Harcourt… Et même si rien ou presque ne s’est passé comme prévu, le film se termine bien.

Derrière le jeu de mots, le titre n’est pas anodin. « Tous à l’Eure de l’opéra », c’est un documentaire sous forme de décompte implacable, où les jours s’égrènent inexorablement jusqu’à la représentation finale, qui a eu lieu le 26 juin dernier…

Avec du suspense, et des personnages attachants.

  • La première d’entre eux, c’est Savitri de Rochefort. Cette chef d’orchestre a ses racines en Normandie et a voulu monter son premier grand opéra dans son territoire, rural, et éloigné des grands centres culturels normands que sont Rouen et Caen.

Après cette aventure, on m’a répété : « tu vois Savitri, tu as les épaules plus larges que tu ne le crois. » Je suis heureuse de l’avoir fait, malgré la Covid, la météo et tous les obstacles que nous avons pu rencontrer. Cette représentation, ça a été un miracle.

Savitri de Rochefort, chef d’orchestre

Dans le film, on la voit dépitée, sous un déluge de pluie la veille de la représentation… Et pourtant, elle persiste. Et pourtant, la représentation tant attendue aura lieu devant 600 spectateurs venus malgré la pluie :

"Il y a une grosse fatigue qui s’accumule, on a eu beaucoup de retard aussi pour l’organisation et on a la météo qui n’y met vraiment pas du sien. Pour les instruments, c’est catastrophique. Pour des instruments d’époque, c’est même dangereux, ça peut les abîmer. (…) Voilà ce qu’il se passe dans les coulisses."

C’est intéressant de savoir aussi que derrière un spectacle, il y a du travail, mais aussi de la peine, de la souffrance et aussi beaucoup de joie à la fin en général.

Savitri de Rochefort, chef d’orchestre

« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

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Une coproduction Mérapi Productions, Cross River Productions et France Télévisions ©« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

Parmi les personnages du documentaire, il y a aussi les lycéen.nes.

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Une coproduction Mérapi Productions, Cross River Productions et France Télévisions ©« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

Fanny Graindor, enseignante en tapisserie décor : « On est avec les élèves de DTMS – le diplôme de technicien des métiers du spectacle. Ils sont en train de réaliser des décors textiles. Des rideaux, des coussins, des sièges… on est sur des décors qui sont très hauts… ça prend du temps. On est sur un délai très court pour les réalisations. »

Amandine, élève de DTMS : "Je viens de terminer la couture pour les rideaux qui seront sur scène. C’est du satin vraiment épais pour qu’il y ait un beau tombé. Chez moi, je regarde la pièce… il faut quand même savoir l’histoire quand on construit un décor."

Savitri de Rochefort : Le fait d’aller voir l’avancée du travail de ces lycéens, ça permet de voir que tout se concrétise. (…) Je suis très émue et super heureuse. J’ai senti leur enthousiasme. Leur envie. Là on est dans le concret, tout commence à prendre vie. C’est magique.

  • Il y a aussi les élèves des lycées Saint Anselme de Bernay pour le maquillage et Albert Pourrière de Petit-Quevilly pour la coiffure.
  • Autour des élèves, les solistes, comme Marta Bauzà qui joue le rôle de Suzanne et qui confie :

C’est très important de faire ce genre de projet et de continuer à faire de la culture. Pouvoir s’aider de ces jeunes, pour nous, c’est quelque chose d’extraordinaire.

Marta Bauzà, soliste

« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

durée de la vidéo : 00h01mn46s
Une coproduction Mérapi Productions, Cross River Productions et France Télévisions ©« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

Louisa : "Je ne suis jamais allée à l’opéra, c’est tout nouveau pour moi. Je fais du théâtre… et l’opéra ça fait plus grandiose, plus impressionnant. Tout à l’heure, on était avec les chanteurs qui répétaient… c’est prenant. C’est grand."

  • Autour de toute cette troupe réunie autour d'un même projet, Alexandre Camerlo, le metteur en scène :

"Il ne faut pas que ce soit des déguisements. (…) Ces costumes aident les acteurs à incarner les personnages. Quand on a des petites talonnettes, une perruque, des bas, quand on est un homme, on se sent un peu plus comte. Toutes ces choses ont un impact sur le jeu, elles viennent encore mieux servir le mensonge."

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Une coproduction Mérapi Productions, Cross River Productions et France Télévisions ©« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

C’était un défi pour moi de réussir à montrer à peu près tout le monde. Ce film, je l’ai pensé, écrit, pour donner de la place aux acteurs. J’en suis très fier parce que c’était un très gros travail, jusqu’à la dernière seconde.

Emmanuel Querry, réalisateur

Un projet un peu fou qui pourrait avoir une suite… Savitri de Rochefort voudrait instaurer une biennale et monter "Carmen" de Bizet en 2023, toujours dans l’Eure. Avec un projet plus participatif encore… jusqu’au chant, puisque "Carmen" est en français.

 "Tous à l’Eure de l’opéra", un documentaire à découvrir jeudi 3 mars 2022 à 23h sur France 3 Normandie et sur france.tv.

Rediffusions le jeudi 17 mars autour de minuit et le lundi 21 mars à 9h50.

Un documentaire à revoir en replay ici, dès le 4 mars et sur france.tv

« Tous à l’Eure de l’opéra » d’Emmanuel Querry

Une coproduction Mérapi Productions, Cross River Productions et France Télévisions

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