Bruit, pollution, insécurité. Les édiles de quatre communes de l'Eure en ont assez de voir près de 2000 poids lourds traverser leurs communes chaque jour. Ils veulent les empêcher d'emprunter la route départementale 675
C'est un combat qu'elle mène depuis son élection à la tête de la commune de Saint-Ouen-de-Thouberville en 2020. Sandrine Menniti ne veut plus que les poids lourds traversent sa commune. Comme elle, trois autres maires la soutiennent et la suivent dans sa démarche. Les élus des communes de Bosgouët, La Trinité-de-Thouberville et Caumont se plaignent également de nombreux désagréments qui sont causés selon eux par ces poids lourds.
Sandrine Menniti pour sa part explique qu' "ils font n’importe quoi, ils montent sur les trottoirs, les camions restent sur la voie du milieu".
Son collègue Jacques Dorléans, Maire de la Trinité-de-Thouberville explique lui avoir des craintes au niveau de la sécurité pour les plus jeunes « Avec les enfants qui vont à l’école, cela nous crée des angoisses avec la peur qu’un jour il y ait un accident ».
Fissures dans les maisons bruits permanents, pollution
Pour appuyer leurs craintes, ces maires s'appuient sur des chiffres. Ceux réalisés par le département de l'Eure.
Franck Bertin, premier magistrat de Bosguêt tient à rapporter que "le nombre de poids lourds empruntant cette route a doublé en 6 ans. Il est passé de 800 à 2000. Le nombre d’excès de vitesse a lui aussi considérablement augmenté". Un quotidien difficile à accepter par les riverains. Florence Serre, libraire dans la commune de Saint-Ouen-de-Thouberville, se plaint elle aussi des désagréments : « je suis obligée de faire la poussière plusieurs fois par jour, le soir quand je rentre chez moi j’ai le nez rempli »
Le développement du port du Havre en est la cause
Selon les édiles la cause principale est toute trouvée. Le développement du port du Havre. Les entreprises de transports préfèrent prendre cette route plutôt que l’autoroute A13, parallèle mais payante.
Le département de l’Eure va donc créer une commission de sécurité pour trouver des solutions. Selon le vice-président du conseil départemental de l’Eure en charge des mobilités et des infrastructures routières Thierry Plouvier, "il faut installer des obstacles contraignants dans les communes, le temps du parcours devrait forcément s’allonger." Du coup, par souci de rapidité, les transporteurs pourraient être à terme moins nombreux à utiliser cet axe.