Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on peut voir l'abbé Michel, entouré de gilets jaunes, en pleine messe qu'il célébrait dimanche 2 juin dans l'église du Planquay (27), chanter des paroles hostiles à Emmanuel Macron.
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir l’abbé Francis Michel, dans l'église du Planquay dans l'Eure, en train de chanter, entouré de plusieurs personnes, un chant d’habitude réservé aux manifestations de Gilets jaunes :
Emmanuel Macron, oh tête de c*n, on vient te chercher chez toi !
⚡??? Dans le Calvados un Prêtre a choisi le chant de la messe du dimanche " Emmanuel #Macron ..." hommage aux #GiletsJaunes .
— Le Général (@leGneral2) 2 juin 2019
✴️Vidéo en date du 02 Juin 2019. pic.twitter.com/z8JaKTrZnS
L'évêque d'Évreux, Mgr Christian Nourrichard a réagi à ces images auprès de l'AFP.
J'ai été choqué par cette vidéo car c'est dénaturer la mission de l'Église et ce qu'est un lieu de culte
En novembre 2016, l'évêque d'Évreux avait publié un décret de suspense de l'abbé Michel, ordonné prêtre en 1975, lui interdisant notamment de célébrer des sacrements
ou d'entendre les confessions.
Qu'est-ce que je peux faire concrètement? Je dois y aller manu militari pour en découdre avec lui? Je n'ai pas de force de police ou de gendarmerie!
L'Eglise n'a pas besoin de ça.
Mgr Christian Nourrichard, Evêque d'Evreux à l'AFP
Le père Michel avait été condamné en 2015 à 15.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Évreux pour avoir détourné plus de 100.000 euros sur l'argent de
la quête entre 2006 et 2008. Après une plainte de l'évêché, les enquêteurs avaient retrouvé 116.000 euros sur les onze comptes bancaires du prêtre qui ne touchait
en principe que 900 euros par mois.
C'est comme un médecin qui continuerait à exercer alors qu'il n'est plus reconnu par l'ordre des médecins", a souligné Mgr Nourrichard, qui dit avoir alerté le Vatican et la préfecture après avoir visionné la vidéo.
Mgr Christian Nourrichard, Evêque d'Evreux à l'AFP
Dans un communiqué, la préfecture de l'Eure rappelle que cet abbé est, en fait, officiellement suspendu depuis le 2 novembre 2016 et à ce titre n'est plus en droit d'officier au sein de la dite église du Planquay.
Compte tenu de la nature des faits, Thierry Coudert, préfet de l'Eure a saisi la Procureure de la République au titre de l’article 40, qui appréciera des poursuites à engager.
La préfecture de l'Eure rappelle que ces faits pourraient relever de la combinaison des articles 26, 34 et suivants de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’État ainsi que des dispositions de l’article 433-5 du code pénal pour outrage à la personne du Président de la République.