Naim B., (18 ans), un jeune originaire d'Evreux (Eure), proche de l'assaillant Abdoullakh Anzorov, est poursuivi. Il s'était présenté de lui-même au commissariat d'Evreux, avec un autre ami du terroriste. Il s'agit de Azim E. (19 ans).
Qui sont les mis en examen qui se sont rendus à Evreux ?
Naïm B., originaire d'Evreux, est accusé d'avoir "convoyé" le terroriste à la coutellerie pour qu'il achète l'arme du crime. Il l'aurait ensuite "déposé devant le collège peu avant 14 heures" le jour des faits.Le plus âgé, Azim E, est un "ami de longue date" d'Anzorov. Il avait constaté sa "radicalisation depuis plusieurs mois". Lui est soupçonné "de l'avoir accompagné la veille des faits dans une coutellerie à Rouen" et d'avoir fait des démarches pour se procurer d'autres armes.
"Les deux hommes contestent à ce stade avoir eu connaissance des projets mortifères de leur ami", avait rapporté le procureur, ce mercredi 21 octobre. Une version qui a, semble-t-il, laissé sceptique le parquet antiterroriste. Tous deux sont poursuivis pour "complicité d'assassinat terroriste".
Cinq autres mises en examen
Yussuf C., un autre proche d'Anzorov, dont on ne sait pas s'il vient d'Evreux, a été poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes". Il est soupçonné d'avoir entretenu des "contacts très rapprochés et [un] partage manifeste de l'idéologie radicale" du terroriste.Le parent d'élève Brahim Chnina et l'islamiste sulfureux Abdelhakim Sefrioui ont également été mis en examen mercredi pour "complicité d'assassinat terroriste". Ils sont accusés d'avoir "nommément" désigné comme une cible sur les réseaux sociaux l'enseignant d'histoire-géographie "au moyen d'une manoeuvre et d'une réinterprétation des faits", a souligné le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
Les deux collégiens de 14 et 15 ans, accusés d'avoir désigné contre rémunération l'enseignant à l'assaillant, ont aussi été mis en examen pour "complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Ils auraient fourni des renseignements à Abdoullakh Anzorov en échange d'une somme d'argent de 300 à 500 euros. Ils ont étaient laissés libres sous contrôle judiciaire. Le parquet antiterroriste avait requis le placement en détention pour au moins un des collégiens, contre l'avis des juges d'instruction.
Samuel Paty, enseignant de 47 ans à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) a été décapité vendredi par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de deux cours début octobre sur la liberté d'expression.
L'assassinat s'inscrit dans un "contexte d'appels aux meurtres" lancés depuis la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo début septembre, avant l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015 à Paris, a souligné le procureur antiterroriste.