Des enseignants d'un collège de Val-de-Reuil (Eure) ont mal supporté un exercice de simulation d'une attaque terroriste lors de leur pré-rentrée ce vendredi 1er septembre, a-t-on indiqué mardi au rectorat de Rouen, confirmant des informations de France Bleu.
VIDEO : le reportage de Jean-Marc Pitte et Patrice Cornily (montage : Xavier Robert) avec les interviews de :
- Claire-Marie Feret, co-secrétaire académique SNES FSU
- Elise Capéran, secrétaire académique UNSA
Des intrus cagoulés et armés
Les enseignants ont vu surgir, vers 16H, dans leur établissement, le collège Alphonse Allais, deux policiers municipaux cagoulés et armés, qui faisaient éclater des pétards.Simulant de façon très réaliste l'attitude de terroristes, les deux fonctionnaires ont même poursuivi certains enseignants qui, complètement paniqués, sont allés se cacher, parfois en pleurs.
L'exercice a été pratiqué en l'absence de tout élève.
L'émotion étant trop forte pour certains, le rectorat a ouvert une cellule psychologique dans l'établissement, en fin d'après-midi.
Des exercices toute l'année
Au rectorat, on souligne ce mardi 5 septembre que les enseignants avaient été prévenus à l'avance de l'organisation de cet exercice.Ils avaient déjà effectué trois exercices pratiques de 5 minutes sur des hypothèses d'intrusion dans la classe d'un parent en colère, d'une rixe entre élèves avec blessure au couteau, et d'une tentative d'immolation.
"Un quatrième exercice a été proposé aux seuls enseignants volontaires autour d'un scénario d'intrusion avec la participation de deux policiers municipaux", a expliqué le rectorat dans des éléments écrits fournis à l'AFP.
"Un repérage des différentes issues de secours a été effectué avant l'exercice, aidé par des agents techniques du collège". "Les participants à l'exercice ont été prévenus de l'intégralité du scénario, notamment que du bruit serait fait par ces policiers au moyen de pétards dans la cour du collège", précise le rectorat.
Une simulation trop réaliste
Mais, ajoute-t-il, "une partie des personnels a fait savoir que le réalisme des scénarios dépassait leur représentation de ce type d'exercice"."C'est complètement inapproprié de terroriser des personnels, cela ne renforce pas du tout la cohésion des personnels comme le souhaitait la chef d'établissement", a déclaré à l'AFP Anne Koechlin, déléguée académique du syndicat SNES-FSU.