Un homme de 23 ans comparaissait ce lundi 23 septembre 2019 devant la cour d’assises de l’Eure pour tentative de meurtre sur un chauffeur de taxi d’Evreux. Le verdict a été donné le mardi 24 septembre.
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L'avocat général avait requis 20 ans d'emprisonnement. Les jurés et les magistrats professionnels ont prononcé une peine de 12 ans de réclusion. L'accusé est reconnu coupable de tentative de meurtre sur un chauffeur de taxi.
Ils ont été gentils avec lui. Malheureusement, cela ne changera pas ma vie. Je pense qu'ils ont vu son jeune âge
Les faits se sont déroulés le 10 décembre 2017 à Ivry-la-Bataille. Un jeune homme a pris un taxi à la gare d’Evreux pour se rendre à un mariage dans le sud de l’Eure. Arrivé sur place, le chauffeur de taxi n'a même pas le temps de lui annoncer le montant de la course : 75 euros. Le client lui tire deux fois dessus. Le chauffeur reçoit une balle de 6.35 mm en pleine tête. Sa voiture automatique s’encastre ensuite dans un arbre. Le choc est tellement violent que l’arbre se brisera en deux.
L’individu sera arrêté chez sa mère à Houilles dans les Yvelines quelques semaines plus tard par le GIGN. L’arme qui a blessé le chauffeur sera retrouvée dans sa chambre. Il sera placé en détention provisoire et mis en examen pour « tentative d’homicide ». Il encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le procès devrait durer deux jours.
Résumé de la première matinée du procès par Véronique Arnould#Assises de l’Eure : un homme de 23 ans comparaît pour tentative de meurtre sur un chauffeur de taxi d’´#Evreux et port prohibé d’arme. En décembre 2016, la victime a survécu à une balle tirée dans la tête par un client. Le procès doit durer 2 jours.
— France 3 Normandie (@f3htenormandie) September 23, 2019
Je suis un miraculé Pascal Bocquet, Chauffeur de taxi - partie civile
La victime est présent au procès entouré de ses deux enfants. La balle qu'il a recu dans la tête est passé à 2 mm de sa carotide. Il a subi 5 opérations. Il a continué son travail de chauffeur de taxi. Il souhaite comprendre ce geste de violence à son égard.
Audition de l'accusé lundi 23 septembre 2019
Le Président : Que vouliez-vous faire en tirant sur la victime ? .
L’accusé ne sait pas répondre. La victime observe son agresseur, impassiblement.
Vous allez à un mariage avec une arme! Ça s’explique comment ?
L’accusé : « Je ne l’explique pas ».
Au cours de l'audience on apprendra que l'accusé portait une arme tous les jours suite à une altercation avec un trafiquant de drogue.
Le soir du drame il tira trois fois dans le véhicule pour ne pas payer la course.
Le Président diffuse des photographies prises dans un taxi lors d’une reconstitution des faits. On y découvre la victime au volant du taxi et l’accusé assis sur le siège arrière droit.
Le Président : globalement vous étiez assez à l’aise lors du mariage » (juste après la tentative de meurtre).
L’accusé : peu de gens me connaissaient au mariage. Ils ne savent pas comment je suis d’habitude
L’accusé : je regrette ce que j’ai fait mais on ne peut pas revenir en arrière. En prison, je repense à ce que j’ai fait à la victime.
L'enjeu de ces deux jours de procès est d'évaluer l'intentionnalité du geste de l'accusé.
Mardi 24 septembre, deux experts seront à la barre pour s'exprimer sur la personnalité de l'accusé.
En matinée, les experts sont revenus sur leurs échanges avec l'accusé :
Quand j'ai vu la note que je devais j'ai voulu faire comme dans un film
Le tireur de 23 ans a été décrit comme un enfant abandonné trop tôt par son père. Consommateur de cannabis dès l'âge de 11 ans, il est décrit comme un être plutôt froid dénué d'empathie, incapable de se projeter dans l'avenir.
Il n'a pas su négocier par les mots mais uniquement par la violence. Un des deux experts
Dans ses réquisitions, l'avocat général a rappellé qu'après les faits l'accusé a pris la fuite, cacher son arme et s'est rendu comme si de rien n'était au mariage pour retrouver sa petite amie pendant que la victime était inconsciente dans sa voiture accidentée. Il a tiré à 70 cm de la victime de quoi montrer son intention de tuer. Il a demandé 20 ans de réclusion criminelle.