Une centaine de manifestations sont organisées samedi 23 septembre 2023 en France contre le racisme systémique et les violences policières. En Normandie, les cortèges rouennais et havrais se rassemblent en début d'après-midi. À Évreux, la mobilisation a commencé dès ce matin.
Près de trois mois après la mort à Nanterre du jeune Nahel et les violences urbaines qui avaient suivi, un appel à la mobilisation contre les violences policières a été renouvelé ce samedi 23 septembre 2023.
C'est un collectif coloré qui s'est rassemblé devant la mairie d'Évreux samedi matin. On pouvait y voir des drapeaux de huit organisations, syndicats et partis, car pour eux, il s'agit d'une convergence des luttes.
"Les violences policières ont atteint un tel niveau dans ce pays ! Mais aussi la répression contre le mouvement syndical parce qu'on sort du mouvement unitaire des retraites. Il y a une pression énorme ! Le soulèvement de la terre, mais pas que... On essaie de pousser un cri d'alarme pour que ça cesse !", explique Sophie Ozanne, porte-parole du NPA 27.
Ce rassemblement veut dénoncer les violences policières, mais n'est pas contre la police.Les manifestants ont ensuite déambulé dans le centre-ville d'Évreux.
On est pour une refonte du maintien de l'ordre et de l'utilisation des forces de l'ordre. On veut une police de proximité. Ce n'est pas plus compliqué que ça. On n'appelle pas à des violences.
Nicolas Filipovic, Militant de la France Insoumise 27
Plusieurs divergences de revendications existent selon les collectifs, mais tous s'accordent à demander une police pour protéger et non pour réprimer.
À Rouen, ils étaient environ 500 selon la police cet après-midi à s’être rassemblés place Saint-Sever, avant de se diriger vers l’Hôtel de ville.
Dans le cortège, plusieurs manifestants veulent dénoncer le racisme de certains policiers notamment avec le délit de faciès. "Parfois je peux m'habiller classe ou avec un jean, les policiers vont me dire bonjour. Un autre jour, en jogging, là ils vont s'arêter, me regarder bizarrement...", lance Yann, jeune métisse.
Malgré leurs expériences, ces jeunes ne veulent pas stigmatiser l'attitude de tous les policiers. "Il ne faut pas faire de généralité au niveau du racisme dans la police", nuance Medhi.
/regions/2023/09/23/rouen-manif-650ef96bef78f408827426.jpg)
Au Havre, environ 200 personnes ont manifesté.
À Saint-Lô, la manifestation a été très peu suivie
Les manifestants se sont rassemblés vers 11h, place du Champ de Mars, mais ils n'étaient... qu'une trentaine.
Dans la matinée de ce 23 septembre 2023, à Cherbourg, ce sont environ 80 personnes qui se sont rassemblées, dans le cadre d'une mobilisation nationale contre les violences policières.
Manifestations sous haute surveillance
Ces manifestations sont sous haute surveillance et ce, dans toute la France. Le ministère de l'Intérieur a mobilisé 30.000 policiers et gendarmes. Gérald Darmanin a également adressé un courrier de soutien aux forces de l'ordre.
"Soyez assurés que je veillerai à ce que ceux qui vous salissent, vous outragent et vous attaquent répondent de leurs actes devant la justice", indique le ministre.
En Normandie, c'est à Caen que le plus gros rassemblement a eu lieu avec près de 400 personnes qui ont défilé dans le calme. La manifestation est partie aux alentours de 15 h, du Calvaire Saint-Pierre, et s’est terminée vers 16 h, devant la préfecture.
Des marches à l'appel de plusieurs partis politiques
Ce samedi, des marches "contre le racisme systémique et les violences policières, pour les libertés publiques, syndicales et la justice sociale", auront lieu dans toute la France.
Cet appel, lancé après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin 2023, émane de partis politiques, comme La France insoumise (LFI) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), mais également d'une centaine d'associations, de syndicats comme la CGT, de divers collectifs ou de mouvements comme Extinction Rebellion. Au contraire, le PCF n'appelle pas à y participer et le Parti socialiste a annoncé qu'il ne serait pas présent.
