Usine de méthanisation : le projet de Prey dans l'Eure a t-il déjà été accepté sans concertation ?

C'est une implantation qui fait débat dans le village de Prey dans l'Eure. Un projet de méthaniseur a été lancé il y a quelques mois par plusieurs agriculteurs et la société PN Bio Gaz. Mais cela inquiète au plus haut point des riverains surpris de voir le permis de construire déjà accepté.  

La signature du permis de construire de l'unité de méthanisation a fait bondir les élus alors que la consultation publique s'ouvre à peine.

Le maire, Hubert Faivre, soutenus par ses conseillers municipaux, s'est fâché à la réception d'un arrêté signé du secrétaire général de la préfecture. Ce dernier annonçait purement et simplement que le permis de construire était déjà accepté. Une décision d'autant plus étonnante que s’est ouvert le lundi 2 septembre 2019 une grande consultation publique de 5 semaines.
Elle a pour objet de recueillir les avis de la population à propos de la demande d’enregistrement de la société PN Biogaz, pour l’exploitation d’une installation de méthanisation sur le territoire de la commune.

En réalité, l’implantation d’un méthaniseur anime les débats depuis longtemps déjà dans le village. A tel point que plusieurs habitants, regroupés dans l’association Namap, s’opposent depuis un an au projet, et ont même lancé une pétition en ligne, qui a déjà recueilli plus de 300 signatures.

Cette consultation publique et officielle devait donc « permettre aux habitants qui le souhaitent de consulter le dossier et de faire connaître leur avis » espérait un riverain.

En fait, de nombreux habitants craignent déjà les nuisances olfactives ou sonores. Et ils sont aussi nombreux à n'y voir aucun intêret écologique. Un avis partagé en premier lieu par le premier magistrat du village. Il compte désormais adresser un courrier au préfet de l’Eure et saisir Sébastien Lecornu, le ministre en charge des collectivités territoriales.

Les résidents regroupés en collectif 

Outre les nuisances, la sécurité préoccupe aussi les résidents regroupés en collectif. En cause: l'encadrement et la surveillance des installations qui véhiculent le gaz, suivis de près par une autre préoccupation à propos de la sécurité sanitaire. L'installation ne traiterait pourtant que des matières premières végétales, ce qui réduirait les nuisances olfactives.

Mais échaudés et méfiants, certains habitants tout comme les élus, n'ont pas caché leur surprise après cette parution du permis de construire, tout juste une semaine avant que ne débute la consultation du public sur le projet. Avec comme une impression de ne pas être écoutés. Certains envisageraient même de bloquer les travaux.  

Pourtant, pour la préfecture en charge du suivi du dossier, rien n'est encore fait. Il ne s'agirait que d'une autorisation d'urbanisme et la discussion reste ouverte. Les six semaines de consultation concernent uniquement la demande d’autorisation d’exploiter. Cette procédure, distincte du permis de construire, n’aboutira qu’après la consultation du public. 

Soumis à consultation publique du 2 septembre au 6 octobre 2019, le dossier de la société PN Biogaz est déjà consultable sur le site de la préfecture de l’Eure – rubrique environnement.

Seule devrait donc compter l'autorisation d'exploiter, si toutefois, elle est accordée.

L'Eure compterait alors 11 méthaniseurs, dont deux font actuellement l'objet d'un suivi tout particulier de la part des autorités.

 





 
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