Comme chaque année, en ce 16 juillet, de nombreux spectateurs se sont réunis au pied du bûcher pour assister à la nuit tombée à son embrasement. La croix fleurie, installée au sommet, n'a pas résisté aux flammes : un mauvais présage pour l'année.
C'est une tradition qui remonte au Moyen-Age.
1494. La Confrérie de charité de La Haye de Routot voit le jour. Leur patron, Saint-Clair, un moine bénédictin anglais, qui trouve refuge en France au IXème siècle et finira décapité.
Comme toutes les Confréries de Charité, celle de Routot enterre gratuitement les morts et console la famille des défunts. Une mission qui prend de l'importance aux XV et XVIème siècles, lors des grandes épidémies de peste et de choléra.
Aujourd'hui encore, les 14 charitons de La Haye de Routot enterrent ceux qui en font la demande. Ce sont eux également qui organisent le feu de la Saint Clair, tous les 16 juillet.
Un programme immuable
La fête commence par l'abattage de peupliers, le dernier samedi du mois de mai. La semaine suivante, les troncs sont débités en bûches, puis, mis à sécher au cimetière de la commune.
Six semaines plus tard, au petit matin du 16 juillet, les charitons procèdent à l'érection du bûcher, haut de 15 mètres. Au centre, un mât de sapin est installé. A son sommet, une croix fleurie est installée.
La soirée débute par la Messe à laquelle participent les Frères de la Charité.
Ensuite, en procession, ils se rendent de l'église jusqu'au bûcher. Après bénédiction par le curé, le bûcher est allumé.
La question qui maintient en haleine tous les spectateurs : la croix va-t-elle brûler ? Car si elle s'enflamme, c'est signe de mauvais présage.
Pour en savoir plus, voyez le reportage de Christiane Lablancherie.
Le but à la fin est de récupérer un brandon, un morceau de bois calciné, béni moult fois. On le place ensuite sur sa cheminée. Cela protège la maison des incendies. Michèle Lesage, association Terres vivantes