Un rassemblement a lieu ce vendredi 11 septembre 2020 au siège de Thalès à Paris, alors que le groupe doit statuer aujourd’hui sur l’avenir du site de Pont-Audemer dans l’Eure. Le groupe a annoncé en janvier dernier vouloir supprimer 150 emplois, sur la base du volontariat.
L’avenir du site Thalès de Pont-Audemer, spécialisé dans la fabrication de cartes SIM, se joue peut-être ce vendredi 11 septembre 2020, au siège du groupe à Paris. Entre 150 et 200 salariés et représentants syndicaux ont fait le déplacement en car depuis la Normandie, jusqu’au quartier de La Défense, pour faire pression sur leur direction.
Le marché de la carte SIM en déclin
La carte SIM, n’a plus le vent en poupe. La baisse des coûts, la saturation du marché et l’arrivée de la carte SIM électronique sont autant de facteurs qui participent au déclin du marché de la fameuse « carte à puce ». L’avenir du site Thalès de Pont-Audemer dans l’Eure, spécialisé dans sa fabrication, est donc menacé. La direction souhaite ainsi supprimer 150 emplois, soit près de la moitié des 330 emplois du site normand, sous forme de départs volontaires. Fiers de leur savoir-faire, les salariés de ce géant mondial de l’électronique, spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport terrestre, souhaitent quant à eux que le groupe décide d’une réindustrialisation du site.
Une réindustrialisation au sein du groupe Thalès
Lionel Doisne, délégué syndical central CGT Thalès Pont-Audemer, fait part de ses craintes : « On veut demander à la direction de réindustrialiser le site au sein de Thalès (…) et non en dehors de Thalès. Il existe plusieurs exemples, dès qu’un autre repreneur reprend un site, généralement au bout de deux ans il licencie les salariés. On ne veut absolument pas de ça ».
Dès qu’un autre repreneur reprend un site, généralement au bout de deux ans il licencie les salariés. On ne veut absolument pas de ça.
Par ailleurs, l’État a fait deux annonces qui pourraient aller dans le sens des salariés de Pont-Audemer. Il a déclaré vouloir relocaliser des activités aujourd’hui sous-traitées pour préserver la souveraineté nationale. La deuxième annonce concerne le plan de relance avec 100 milliards d’euros, dont 15 milliards dédiés à la 5G et à l’électronique de puissance pour l’automobile. « Ces domaines pourraient très bien être réutilisés par Thalès », selon Philippe Somville, délégué syndical CFE-CGC Thalès Pont-Audemer, qui lui aussi prône une réindustrialisation au sein du groupe Thalès.